Notre première entrevue avec le téléviseur GZ2000 ne date pas d’hier. Et on ne vous cachera pas notre coup de foudre pour le produit, survenu à l’occasion d’un événement presse organisé par le constructeur il y a déjà quelques mois. Il faut dire qu’il a tout pour plaire : design sobre, technologie OLED (l’assurance de ne jamais être déçu), cohabitation des formats HDR, section sonore premium, réglages professionnels, affiliation à Hollywood… Cette fiche technique a un prix : à partir de 3 499 euros en version 55 pouces.
Avec ce positionnement très, très haut de gamme, le GZ2000 s’affirme comme un téléviseur sans concession. Il doit aussi assumer son tarif en respectant ses promesses. En somme, il doit être irréprochable, sachant qu’il ne s’agit pas de la première TV OLED conçue par Panasonic. Mérite-t-elle l’investissement ? Oui, si vous voulez la meilleure image du moment.
La classe incarnée
Panasonic n’est pas le plus farfelu des constructeurs. Alors que Philips habille ses produits de lumière (technologie Ambilight) et que LG comme Samsung adorent inventer des pieds qui sortent du lot, le constructeur japonais prône le raffinement. Quand il est éteint, le GZ2000 surprend par sa discrétion (si l’on oublie sa taille). Les designers ont opté pour un pied centré très simpliste, qui permet un placement sur n’importe quel meuble. Les bords sont fins et la finition en métal très foncé — plus foncé encore que le gris sidéral cher à Apple — fait forte impression.
Le constructeur japonais prône le raffinement
D’aucuns reprocheront, à juste titre, le manque d’audace du GZ2000 quand Sony est capable de surprendre tout le monde avec ses téléviseurs en forme de chevalet (qui sont jolis, certes, mais loin d’être pratiques). On a tout autant le droit d’apprécier la sobriété, signe d’élégance quand elle est parfaitement pensée. Le GZ2000 doit quand même composer avec une faute de goût : son gros haut-parleur placé sous la dalle, souligné par le logo de la marque. Panasonic aurait pu le masquer un peu plus.
Bonne nouvelle, le téléviseur est livré avec une télécommande à la hauteur du prix. Outre sa forme pratique et sa qualité de fabrication exemplaire (on aime le métal brossé), elle est… rétroéclairée. Certains concurrents feraient bien d’en prendre de la graine. Par ailleurs, Panasonic ne s’embarrasse pas des technologies à la mode : pas de pointeur équipé d’un capteur de mouvements, pas de microphone pour solliciter un assistant vocal depuis son canapé. Le constructeur préfère aller à l’essentiel, avec maîtrise.
Quel spectacle visuel !
Un téléviseur ne se résume pas à son design, mais à son image. Avec le GZ2000, Panasonic nourrit l’ambition d’amener Hollywood à la maison (grâce à un partenariat avec les studios d’étalonnage). Dès les premières secondes, la dalle annonce la couleur : nous sommes bel et bien en présence d’un rendu somptueux, avec des réglages en sortie de carton qui s’avèrent très justes (on tempérera un peu les couleurs pour que les rouges soient moins vifs). En mode « Vrai Cinéma », le téléviseur assure un spectacle qui laisse souvent bouche bée. Le GZ2000 le doit à son traitement d’image exemplaire, qui offre volume et précision sans m’as-tu vu. Il peut aussi dire merci à la technologie OLED, qui assure des noirs vraiment noirs et des contrastes inégalés.
Le GZ2000 en met réellement plein la vue avec des contenus… 4K et HDR
La mise à l’échelle des sources 1080p — et de définition inférieure — ne tombe pas dans le zèle, avec une image ni trop dure ni trop douce. Même la compensation de mouvements, que l’on déteste habituellement, s’avère très efficace et appréciable pour les programmes sportifs. Il faut toutefois veiller à ne pas abuser des nombreux artifices procurés par le processeur HCX PRO sous peine de vite tomber dans l’artificiel. D’autant que les menus austères sont plus une invitation à se perdre qu’à trouver un bon compromis (pour celles et ceux qui ne seraient pas habitués à sortir l’huile de coude).
Comme toutes les télévisions OLED 4K, le GZ2000 en met réellement plein la vue avec des contenus… 4K et HDR. Sur ce point, Panasonic a envoyé un signal fort au marché : son produit est compatible avec le HDR10+, qu’il soutient en compagnie de Samsung, et le Dolby Vision, le format concurrent. Cette ouverture est une aubaine pour l’utilisateur, qui n’aura jamais à se poser de questions. Elle est d’autant plus appréciable que le Dolby Vision est, aujourd’hui, plus populaire que le HDR10+ (il suffit d’aller sur Netflix pour s’en convaincre). On parle bien évidemment ici d’un argument de niche qui parlera avant tout aux experts qui aiment ne rien sacrifier en achetant un produit. Ils seront en outre ravis d’appendre que le GZ2000 dispose d’un pic lumineux légèrement supérieur à ses pairs (quelques dizaines de nits supplémentaires selon nos yeux qui ont vu passer beaucoup de spécimens).
Achetez un home cinéma
En plus de l’image, Panasonic veut miser sur le son avec son GZ2000. On peut le comprendre au regard du prix. La fiche technique dit : « Le premier téléviseur au monde doté d’enceintes intégrées et capables d’émettre vers le haut afin de garantir un son Dolby Atmos ». Nos oreilles disent : peut mieux faire. On s’attendait effectivement à des performances sonores de haute voltige, Panasonic étant très fier du dispositif intégré à son vaisseau amiral. On lui préfère l’Acoustic Surface de Sony, plus discret (c’est la dalle qui produit le son) et mieux équilibré. Là, les promesses Dolby Atmos se noient dans des réglages qui ne donnent jamais vraiment satisfaction. Par exemple, le surplus de basse a tendance à rendre les voix caverneuses.
De toute évidence, le GZ2000 fait mieux que des hauts-parleurs classiques (nul besoin de pousser le volume). Mais il ne remplacera pas un home cinéma dédié, composé de vraies enceintes disposées à des endroits stratégiques. Si on prend un peu de recul, il apparaît toujours étrange de voir des constructeurs s’évertuer à alourdir la facture avec une section sonore premium quand le public visé — fortuné — privilégiera a priori une solution externe (pensée pour). Dans le cas présent, les intéressés — ceux qui déboursent plus de 3 000 euros dans un téléviseur — doivent payer 500 euros de plus pour une fonctionnalité qu’ils n’utiliseront peut-être pas. Sony a trouvé la parade à ce biais en ajoutant des borniers d’enceinte à ses téléviseurs (pour les transformer en centrale dans une installation).
Vivement la révolution
Panasonic a beaucoup misé sur l’image pour son GZ2000 et personne ne lui en voudra. En revanche, il y a quand même matière à accuser la firme nippone d’être à la traîne sur la partie smart. Son écosystème basé sur Firefox est risible face aux solutions offertes par ses rivaux (Android TV chez Sony et Philips, SmartThings chez Samsung). On commencera par pointer du doigt l’interface au design poussiéreux. Elle n’est ni accueillante, ni très pratique pour les moins connaisseurs. Elle ne cherche pas non plus à mettre en avant les fonctionnalités du moment (exemple : les commandes vocales via un périphérique externe, pourtant autorisées avec Alexa).
Dans le portail des applications, on retrouve l’essentiel — Netflix, Molotov, YouTube et Amazon Prime Video — mais certaines plateformes indispensables manquent à l’appel (où sont MyCanal et RMC Sport ?). Pour profiter d’un maximum de contenus sur son téléviseur payé un bras, il faudra passer par une box mieux pourvue (Apple TV, Nvidia Shield, Xbox One…). Panasonic devrait faire comme Sony et Philips et se mettre à Android TV pour profiter de tous ses bénéfices. Ses utilisateurs lui diront merci.
Le verdict
Panasonic TX-65GZ2000
Voir la ficheOn a aimé
- La meilleure image OLED
- HDR10+ et Dolby Vision
- Un joli design
On a moins aimé
- Firefox OS
- Les menus austères
- Section sonore hors-sujet
Vous cherchez la plus belle image OLED en 2019 ? Elle est là. S’appuyant sur les bénéfices de la technologie d’affichage, qu’il saupoudre de son savoir-faire en matière de traitement, Panasonic livre une vraie référence pour le marché. Sa promesse d’apporter Hollywood à la maison n’est pas galvaudée. Non seulement le rendu titille la perfection mais, en prime, le téléviseur est universel en matière de HDR.
Le tarif pratiqué nous force à chercher la petite bête. En matière de pinaillage, on trouvera à redire sur la partie sonore, survendue et, de toute façon, hors-sujet pour le public visé (qui se jettera sur un home cinéma, si ce n’est pas déjà fait). Et on aimerait aussi que Panasonic en finisse avec Firefox OS, dont l’ergonomie et le portail d’applications laissent à désirer.
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