C’est ce qu’on appelle mal vendre son produit. Kevin Burns, le fondateur et CEO de JUUL, a recommandé lors d’une interview à CBS Morning le jeudi 29 août de ne pas utiliser les cigarettes électroniques qu’il commercialise.
« Ne vapotez pas. N’utilisez pas JUUL », a-t-il indiqué. Pour lui, les non-fumeurs devraient rester éloignés de ses produits, qui n’auraient un intérêt que pour les fumeurs. « Ne commencez pas à consommer de la nicotine si vous n’en utilisiez pas avant, a-t-il précisé. N’utilisez pas le produit, vous n’êtes pas notre cible. »
Le CEO a reconnu que les effets à long-terme sur la santé des cigarettes électroniques n’avaient pas été suffisamment étudiés. Il ne peut en conséquence assurer que ses produits ne soient pas néfastes. Comparé à une cigarette classique qui peut causer entre autres des cancers, il se pourrait que les effets négatifs soient moindres. En revanche, les marques comme JUUL — qui appartient à une entreprise qui détient aussi Malboro — ont rendu la cigarette électronique tendance au point de séduire des personnes qui ne fumaient pas auparavant. Pour Kevin Burns, c’est un risque inutile que prennent ces utilisateurs.
Lorsque le journaliste lui a demandé pourquoi il vendait des produits dont il n’était pas certain des effets à long-terme sur la santé, le CEO a répondu : « Nous avons un produit qui est légal aujourd’hui, dont la toxicité a été testée et qui ne présente, vous savez, aucun risque si l’on se base sur les règles actuellement en vigueur aux États-Unis ». Il reconnaît en quelque sorte que ces règles ne sont pas une garantie absolue sur le long-terme bien qu’elles soient rassurantes sur le court-terme.
Des enquêtes sont actuellement en cours sur les conséquences possibles de la consommation de cigarettes électroniques. Au moins 200 cas inquiétants de maladies des poumons seraient liés à ces produits aux États-Unis, rapportait Business Insider.
Des produits qui séduisent les jeunes
Ceci est d’autant plus problématique que ce sont surtout les enfants et adolescents qui vapotent, pensant qu’ils prennent sûrement moins de risques. Selon la FDA, l’administration américaine en charge de l’alimentation et la santé, ce serait devenu une véritable « épidémie » aux États-Unis. Ceci est accentué par un marketing qui séduit les jeunes, notamment avec des goûts sucrés plébiscités par les enfants et de larges campagnes de promotion sur les réseaux sociaux qu’ils fréquentent comme Instagram ou YouTube.
Ce phénomène a créé une polémique et poussé des marques à cesser de commercialiser en partie ou totalement les produits JUUL. C’est le cas de la chaîne de supermarchés Walmart qui ne propose plus les goûts sucrés faisant référence à des desserts ou Rite Aid.
JUUL a annoncé cette semaine qu’il allait renforcer les contrôles sur l’âge des acheteurs sur les plateformes de vente en ligne, afin que les mineurs ne puissent plus acheter ses produits. Tous les sites seront forcés de se conformer à ses exigences s’ils souhaitent pouvoir continuer à vendre ses cigarettes électroniques.
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