En février dernier, à l’occasion du MWC, nous avions pris en main le LG Dual Screen, un accessoire associé au V50 ThinQ qui transforme le téléphone en sorte de Nintendo 3DS. Vu de l’extérieur, c’est un peu la réponse de LG aux smartphones vraiment pliables que s’apprêtent à lancer Samsung puis Huawei. À l’IFA, le constructeur coréen continue de croire au concept, en témoigne le LG G8X ThinQ pouvant lui aussi être relié à un deuxième écran.
Nos quelques minutes en compagnie du smartphone nous ont fait, aux mieux, sourire. S’il y a eu des améliorations depuis le salon organisé à Barcelone, force est de reconnaître que la proposition peine toujours à convaincre. Le premier exemplaire que nous avons pris en mains était même abimé au niveau de la charnière — dont les finitions sont perfectibles. C’est le signe que le Dual Screen est aussi peu fiable qu’un vrai smartphone flexible, malgré la promesse technologique en moins.
Le retour de la 3DS
Du côté des points positifs, LG a eu la bonne idée de proposer les mêmes écrans : deux OLED de 6,4 pouces avec une définition FHD+ (2 340 x 1 080 pixels). Pour l’harmonie visuelle, c’est un gros plus. Le constructeur est allé jusqu’à copier l’encoche en forme de goutte de l’écran principal sur le second pourtant dépourvu d’un capteur photo. Au moins, la symétrie est parfaite. Pour les performances, le LG G8X ThinQ s’en remet à un processeur Qualcomm Snapdragon 855 épaulé par 6 Go de RAM. Il possède un double capteur à l’arrière (12 + 13 mégapixels), est compatible DTS:X avec ses haut-parleurs stéréo (cela change du Dolby Atmos) et embarque une batterie de 4 000 mAh (charge sans fil au programme).
Le Dual Screen, qui fait aussi office de coque de protection (quand l’écran est replié), a pour principal argument la gestion d’un multitâche confortable avec un design qui fait penser à un mini-ordinateur de poche. Comme on a deux écrans, on peut afficher deux applications en même temps. LG accompagne cette promesse de quelques renforts logiciels, dans le sillage du mode miroir ou de la possibilité de glisser rapidement une application d’un écran à l’autre (avec trois doigts). Néanmoins, n’espérez pas une adaptation des applications tierces, qui auraient très bien pu occuper les deux écrans (avec une séparation, certes). Le LG G8X ThinQ dispose par ailleurs d’un troisième petit écran à l’extérieur pour afficher l’heure et des notifications.
Mais c’est surtout l’argument gaming que LG aime mettre en avant : un deuxième écran peut servir de manette virtuelle (on peut même choisir différents types selon le jeu). Logiquement, au regard de la solidité peu convaincante de la charnière, il est préférable que ce soit l’écran du téléphone qui serve de manette (en raison du poids plus important). En pratique, on ne comprend toujours pas pourquoi LG n’impose pas cette configuration par défaut, que l’on obtient après plusieurs manipulations peu intuitives. L’ergonomie en pâtit. À l’usage, le pad virtuel améliore le confort — dans un titre comme Fortnite — mais n’offrira jamais la précision d’une solution physique.
Le LG G8X ThinQ fait peine à voir quand on pense au Samsung Galaxy Fold, quand bien même la comparaison n’a pas lieu d’être (elle se fait naturellement en raison de l’argument pliable). Mais, a priori, la multinationale ne le commercialisera pas en France. Le regrettera-t-on ?
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