C’est l’aboutissement de plusieurs mois d’expérimentation. Depuis le 25 septembre, l’application Vianavigo inclut des services supplémentaires qui permettent d’acheter des titres de transport pour voyager dans toute l’Île-de-France, mais aussi de recharger son passe Navigo via son smartphone. Celui-ci peut même servir à valider un titre de transport, lorsqu’il est placé contre une borne de contrôle.
Pour marquer le coup, la présidente de la région, Valérie Pécresse, s’est même mise en scène à une station de métro à Paris.
Un service fermé à l’iPhone
Néanmoins, force est de constater que les nouveaux services proposés sur Vianavigo sont encore loin d’être accessibles à tout le monde. En fonction de votre opérateur téléphonique, des composants qu’embarque votre smartphone, de l’identité de son constructeur et du système d’exploitation embarqué, certaines fonctionnalités ne vous seront pas proposées. Voire aucune.
Ainsi, les propriétaires d’un iPhone n’ont pour l’instant aucun intérêt à récupérer Vianavigo sur l’App Store s’ils veulent s’en servir pour acheter des tickets de transport, recharger un passe Navigo ou bien accéder aux transports en commun. En effet, un désaccord entre Apple et la région et d’Île-de-France Mobilités empêche pour l’instant de fournir ces solutions sur l’iPhone, indique Le Parisien.
Et ce désaccord est d’ordre financier.
Lors d’une conférence de presse organisée le 25 septembre, Valérie Pécresse a glissé que la firme de Cupertino demanderait de l’argent, selon le résumé du journaliste Raphaël Grably. Plus précisément, il s’agit d’une commission en cas de facturation pour compte de tiers, rappelle l’avocat Alexandre Archambault. Elle s’élève à 30 % pour un paiement ponctuel et 15 % pour un abonnement récurrent après un an.
Des frictions et des blocages sur le plan technique expliquent aussi la différence de situation entre iOS et Android. En début d’année, Wizway Solutions, qui est la société qui fournit le service « Ticket sans contact » sur lequel s’appuie Vianavigo pour toute la partie achat, indiquait que pour l’Europe, « Apple n’a pas encore ouvert l’accès à son service NFC pour le transport ».
Wizway Solutions affiche néanmoins son optimisme de voir la situation se débloquer rapidement, au motif qu’Apple « est le constructeur le plus investi sur la technologie NFC dans le monde », en témoigne ce qui est fait avec Apple Pay. En outre, Paris dispose du « troisième réseau de transport dans le monde ». Toutefois, cela nécessite des « accords avec des industriels connectés à son système de sécurisation ».
En août 2018, ZDNet suggérait d’ailleurs l’existence de négociations compliquées entre Apple et la SNCF : le premier aurait demandé au second de passer par ses solutions de paiement et de validation de communication en champ proche (NFC). En milieu d’année, au cours d’un évènement, Apple confirmait « discuter avec Paris », mais sans rien dire sur le déploiement au niveau des transports.
Situation fragmentée sur Android
Du côté des smartphones Android, la situation est également très fragmentée : certes, la recharge du passe Navigo est possible sur n’importe quel smartphone et n’importe quel opérateur, du moment qu’il y a du NFC et qu’est utilisée l’application Vianavigo. Par contre, l’achat d’un titre de transport et l’emploi du smartphone pour valider un trajet en transport en commun ne sont généralisés.
Il faut en effet être équipé non seulement d’un smartphone Android compatible (à l’heure actuelle, seuls des terminaux Samsung le sont, dans le cadre d’un partenariat : S10e / S10 / S10+, S9 / S9+, S8 / S8+, S7 / S7 Edge, Note 10, Note 10+ Note9, Note 8, A5 (2017), A8, A70, A80), ou être client Orange ou Sosh (la marque à bas coût de l’opérateur historique) pour accéder à une carte SIM NFC.
À long terme, cette dématérialisation du titre de transport pourrait avoir une incidence favorable sur l’environnement, en limitant les détritus. Selon France Mobilités, pas moins de 500 millions de tickets finissent par terre chaque année. En outre, elle permettrait de réduire l’utilisation de papier pour produire lesdits titres de transport. Mais l’efficacité de ce plan dépendra de la disponibilité du service sur le plus grand nombre de terminaux.
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