Free l’a annoncé ce printemps : il entend bien être le premier opérateur alternatif dans la téléphonie mobile, y compris sur le terrain de la 5G. Pourtant, l’entreprise ne semblait pas pressée d’enclencher des expérimentations sur le terrain : sur le site de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), l’entreprise n’est pas représentée, contrairement à ses rivales que sont Orange, Bouygues Telecom et SFR.
Les choses sont toutefois en train de changer. À la faveur de deux décisions (du 18 avril et du 23 juillet) émises par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), l’opérateur est autorisé à conduire des tests sur l’ultra haut débit mobile à Paris. Et cela commence à se refléter dans l’observatoire mensuel du déploiement des réseaux mobiles de l’ANFR.
7 stations autorisées pour Free Mobile à Paris
Selon son bilan du 3 octobre, il y a désormais sept stations 5G expérimentales autorisées pour Free, contre une pendant l’été. C’est certes bien moins que les trois autres opérateurs (SFR a l’autorisation pour 25 supports, Bouygues Telecom pour 63 et Orange pour… 287). Toutefois, comme le rappelle l’ANFR, ces statistiques ne préjugent pas du statut réel de fonctionnement des stations.
Sur le site de l’ARCEP, il est précisé que les expérimentations que conduit Free Mobile avec Nokia (début septembre, l’opérateur a annoncé avoir retenu l’équipementier européen pour être son partenaire industriel sur la 5G, poursuivant ainsi une entente commerciale engagée dès 2010 sur la 3G puis la 4G) visent à « étudier et appréhender » certaines spécificités de la 5G.
C’est le cas notamment du Massive MIMO (utilisation d’un nombre très important d’antennes, interférant entre elles de manière contrôlée) et du beamforming (formation de faisceaux d’ondes radio dirigés vers l’utilisateur), ainsi que des performances générales de la 5G en termes de débit et de latence. Dans les deux cas, la 5G doit offrir des gains bien plus élevés que la 4G.
Il est aussi fait mention du duplexage temporel (mode TDD), du mode de fonctionnement NSA (Non Stand Alone) et de la synchronisation de réseaux. Le régulateur des télécoms précise au passage que la zone expérimentale octroyée à Free Mobile permettra « à des partenaires de tester des cas d’usage de la 5G ». Ces tests se déroulent dans la bande dite 3,5 GHz (3400-3800 MHz), qui sera la première mobilisée pour la 5G.
Amenée à succéder à la 4G, la 5G est une norme de rupture dont les caractéristiques offrent bien des avantages : débits très élevés, latence minimale, capacité à gérer un très grand nombre de connexions en même temps, fiabilité de la liaison ou encore possibilité de connecter à la 5G des capteurs à faible consommation énergétique, sans batterie, chose impossible à faire en 4G.
La 5G succèdera à la 4G à partir de 2020, en fonction du rythme de déploiement des opérateurs et de l’accès à de nouvelles fréquences. À moyen et long terme, d’autres sections du spectre seront mobilisées pour muscler l’ultra haut débit mobile : 26 GHz, 700 MHz, 800 MHz, 1,5 GHz… d’autres bandes sont également à l’étude, y compris celles qui servent aux autres générations.
Selon le régulateur des télécoms, deux tiers des Français auront accès à la 5G en 2025.
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