C’est un constat que l’on pouvait déjà faire il y a plus de dix ans : le SMS est en perte de vitesse face aux nouveaux canaux de communication que sont les services de messagerie instantanée. Cet effritement se poursuit toujours aujourd’hui : c’est ce que montre l’observatoire du régulateur des télécoms pour le deuxième trimestre 2019, publié le 3 octobre.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes note ainsi que « le SMS est de moins en moins usité ». Si les mobinautes n’ont certes pas abandonné complètement les textos — en moyenne, ils continuent d’en envoyer 184 chaque mois –, ils sont de moins en moins une option (-17 SMS en un an ce trimestre). En France, c’est à la fin 2016 que le SMS « a entamé sa chute », précise l’ARCEP.
Alors bien sûr, à l’échelle du pays, les SMS demeurent un moyen de communication majeur : un peu moins de 40 milliards de SMS ont été émis pour le seul trimestre 2019. De prime abord colossal, c’est en réalité un nombre minuscule : c’est le « volume le plus faible enregistré depuis la fin de l’année 2011 ». Une baisse de 7,2 % est survenue en l’espace d’un an, soit un recul de 3 milliards de SMS.
Il ne s’agit nullement d’une perte d’appétit des Français et des Françaises pour les communications par écrit. Cette baisse des textos traduit bien un basculement vers des messageries instantanées, comme Facebook Messenger, WhatsApp ou encore iMessage. C’est l’hypothèse de l’ARCEP : « Cette tendance semble liée en partie au développement concurrentiel des services de messagerie instantanée ».
Des fonctionnalités plus avancées
On peut aisément saisir les raisons pour lesquelles les mobinautes préfèrent se tourner vers ces services : outre des interfaces plus conviviales, ces messageries instantanées donnent à accès à des fonctionnalités à la fois très pratiques (conversations de groupe, envoi différé de messages, transfert de fichiers, enregistrement d’un message vocal, etc) et attrayantes (GIF, stickers, jeux, etc).
L’accès à ces outils modernes et enrichis est bien sûr indirectement permis par la montée en puissance de l’Internet mobile, qu’il s’agisse de la couverture du territoire, de la qualité de la connexion, du débit et de l’enveloppe mensuelle de données mobiles. Une tendance qui est d’ailleurs en hausse, puisque de plus en plus de données sont consommées.
Pour les seuls utilisateurs de réseaux 4G, la consommation moyenne atteint 8,3 Go pour un usage en mobilité (elle atteint même 140 Go dans le cadre d’un usage fixe, c’est-à-dire quand la 4G sert à connecter une box). En comparaison, la consommation était d’un quart inférieur au deuxième trimestre 2018 (6,6 Go). C’est aussi presque 2 Go de plus que l’usage de l’ensemble des utilisateurs de forfaits.
Si l’ARCEP ne s’attarde pas sur les raisons de cette progression un double mouvement peut être observé : d’abord, les forfaits 4G offrent des enveloppes de données de plus en plus importantes, ce qui est, par nature, incitatif (il n’est pas rare de bénéficier 20, 50 ou même 100 Go par données). Ensuite, certains usages très gourmands en données mobiles sont désormais en mesure de se démocratiser sur mobile, grâce à des débits plus performants : c’est typiquement le cas de la vidéo, notamment en haute définition.
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