PayPal était l’un des investisseurs attendus sur le projet de monnaie virtuelle de Facebook, Libra. Finalement, l’entreprise se retire, a fait savoir l’AFP ce samedi 5 octobre.
L’entreprise avait indiqué qu’elle investirait au moins 10 millions de dollars (9 millions d’euros) dans Libra. C’est un coup dur de plus pour le réseau social, déjà en proie aux critiques.
PayPal n’a pas précisé les raisons de son changement d’avis. Le groupe a simplement précisé qu’il allait se « concentrer sur [ses] missions et priorités stratégiques : démocratiser l’accès aux services financiers des populations mal desservies ». Le Financial Times cite une source proche du dossier qui indique que PayPal ne voudrait pas « voir l’attention des régulateurs se porter sur leurs affaires ». La firme n’a pas confirmé ceci mais a dit rester ouverte à la discussion avec Facebook sur Libra et globalement « favorable » au projet.
Les craintes se multiplient à propos de Libra
Sa décision s’inscrit dans un contexte de défiance généralisée à l’égard de la monnaie numérique, ou plutôt de Facebook en général. Depuis le scandale de Cambridge Analytica, de nombreuses révélations médiatiques ont pointé du doigt la gestion des données personnelles du réseau social. Il avait laissé de larges accès à des entreprises tierces, leur permettant de collecter et stocker des bases de données massives sur ses utilisateurs.
Le ministre des finances américain, Steven Mnuchin, fait partie des nombreux officiels à avoir fait part de ses craintes, en juillet dernier. Il avait peur que Libra soit utilisé pour blanchir de l’argent ou éviter de payer des impôts.
En France, plusieurs personnalités politiques ont suivi. Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, avait dit vouloir interdire Libra sur le sol européen.
Libra est censée être développée en 2020. Elle doit permettre aux internautes de payer des biens ou services sans passer par le système bancaire traditionnel. Facebook compte séduire les personnes exclues de ce système.
D’autres firmes se sont engagées à investir plusieurs millions d’euros dans le projet. C’est notamment le cas de Mastercard et Visa. Avec PayPal, ces trois entreprises devaient faire partie d’un organe indépendant basé à Genève, en Suisse. Facebook avait indiqué que cet organe gérerait sa monnaie numérique.
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