Après plusieurs semaines de polémiques autour des e-cigarettes, la marque JUUL a fini par céder. Ses dirigeants ont indiqué jeudi 17 octobre qu’ils ne commercialiseraient plus certaines recharges aromatisées aux États-Unis, a rapporté Wired.
Dans un communiqué transmis au média, la marque a indiqué qu’elle ne vendrait plus les goûts vanille et fruités. Cette décision sera effective au moins jusqu’à la publication des résultats d’enquête de la FDA, un organisme d’État chargé de réguler les médicaments et l’alimentation.
JUUL continuera en revanche à vendre ses autres saveurs, à savoir les saveurs mentholées et tabac (vert et brun).
L’opération pourrait coûter beaucoup d’argent à JUUL, même si les pods « menthol » et « tabac » représentent la plus grande partie de leurs revenus. C’est d’autant plus le cas que les États-Unis sont un important vivier de consommateurs. Selon le CDC (Centre de contrôle et prévention des maladies américain), en 2018, plus de 3,6 millions de collégiens et lycéens utilisaient des e-cigarettes dans le pays. En 2017, 2,8 % des habitants adultes vapotaient également.
Pourquoi JUUL est tant critiqué
JUUL n’a pourtant guère le choix. Depuis plusieurs semaines, les e-cigarettes sont au cœur de débats politiques intenses aux US. C’est lié à deux facteurs principaux. Le premier concerne la santé. Pour le moment, peu d’études fiables et suffisamment solides existent sur les conséquences du vapotage. Des experts craignent que les cigarettes électroniques puissent causer des maladies des poumons. Plus de 1 000 cas de maladies ont été recensées, mais on ignore pour le moment à quelles molécules ou ensemble de molécules elles pourraient être liées — certains mettent surtout en cause le THC, une substance contenue dans le cannabis –, mais des politiques et agences de santé appellent à prendre des mesures de protection contre tous les produits, qu’ils soient légaux ou non.
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Le second facteur est l’âge des consommateurs. Comme nous l’avons indiqué plus tôt, des millions d’adolescents vapotent de manière régulière. Les cigarettes électroniques sont perçues comme un objet tendance. On ne les achète plus seulement pour réussir à arrêter de fumer des cigarettes classiques : elles sont devenues un nouvel objet d’addiction, à part entière, surtout grâce aux goûts fruités ou évoquant des sucreries qui séduisent les plus jeunes. Les entreprises ne s’y sont d’ailleurs pas trompées. Le géant du tabac Altria, qui détient entre autres Malboro et Philipp Morris, a racheté des parts de la société Juul. L’un de ses anciens employés est aussi devenu le dirigeant de cette dernière, il y a quelques semaines.
Pour tenter d’enrayer cette mode qui inquiète, des personnalités politiques ont appelé à restreindre l’usage des cigarettes électroniques. Donald Trump a ainsi demandé à ce que les marques cessent de commercialiser des arômes autres que l’arôme tabac.
JUUL est aussi sous le coup d’une enquête de la FDA et de la FTC, l’administration en charge du commerce.Dans son communiqué, l’entreprise JUUL a indiqué qu’elle continuerait à « chercher des preuves pour soutenir l’utilisation des recharges aromatisées ».
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