L’entreprise ARM a statué que ses technologies étaient anglaises, et non américaines. Par conséquent, elle va retravailler avec Huawei.

L’année a été particulièrement compliquée pour Huawei, entreprise prise pour cible par le gouvernement américain au point d’être lâchée, de force, par ses partenaires (Google en tête). Britannique, la firme ARM, détenue par le groupe japonais Softbank, avait suivi le pas, craignant que certaines de ses technologies relèvent de l’interdiction américaine. Ce n’est pas le cas et Huawei, via sa filiale HiSilicon, peut bel et bien produire des puces ARM (Kirin).

« Les versions 8 et 9 des architectures ARM sont des technologies originaires du Royaume-Uni. ARM peut continuer à fournir HiSilicon pour l’architecture ARM v8-A, ainsi que la prochaine génération, en raison d’une étude approfondie des deux architectures », a expliqué une porte-parole de ARM dans les colonnes de Reuters, le 25 octobre 2019. La subtilité est là : l’origine britannique autorise le contournement de l’embargo. 

Huawei Mate 30 // Source : Numerama

Huawei Mate 30

Source : Numerama

Huawei a 99 problèmes, mais ARM n’en est pas un

Cela signifie que Huawei pourra continuer de développer des processeurs, basés sur les technologies ARM, pour ses futurs smartphones. C’est une bonne nouvelle pour l’entreprise chinoise, qui aurait été dans un sacré pétrin sans les licences imaginées par ARM. Désormais, le département hardware peut envisager l’avenir plus sereinement. Il reste néanmoins à déterminer si les architectures ne seront pas affectées par les restrictions passée la génération 9. Sur ce point, ARM reste confiant et on peut le comprendre tant les enjeux financiers sont nombreux (Huawei reste un acteur majeur du marché mobile). On rappellera d’ailleurs que les puces Kirin sont aussi utilisées pour les produits Honor.

Si Huawei s’est offert une marge de manœuvre sur la partie hardware, il reste la problématique logicielle à régler. À court terme, l’absence des services Google risque de peser lourd dans la balance quant à la commercialisation des smartphones en-dehors de Chine. À plus long terme, on imagine la multinationale proposer un écosystème complet à la Apple. Cela permettrait alors de couper définitivement les ponts avec Google. Maintenant qu’il sait qu’il peut continuer à concevoir des téléphones avec ses propres puces, Huawei doit apprendre à les alimenter.

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