Le temps passe, mais la question demeure : comment se fait-il que Microsoft n’ait pas réussi à s’imposer sur smartphone, alors qu’il règne sur l’informatique personnelle ? Voilà le type d’interrogation qui est parfois adressé à Bill Gates, lorsque celui-ci apparaît en public, même si l’intéressé a depuis bien longtemps pris ses distances avec l’éditeur américain, en abandonnant toute responsabilité.
C’est justement ce sujet qui a occupé une partie de la discussion que Bill Gates a eue le 6 novembre, lors de la conférence DealBook du New York Times. Interrogé par Andrew Ross Sorkin, Bill Gates a confié qu’à ses yeux, ce sont les enquêtes anticoncurrentielles du département de la justice américain qui ont détourné l’attention de Microsoft du secteur émergent de la téléphonie mobile.
Bill Gates fait référence ici à un long feuilleton judiciaire américain qui s’est étalé sur une dizaine d’années, et qui s’est achevé au début des années 2000 par un accord avec les autorités de concurrence fédérales, ce qui a permis à l’entreprise d’éviter des poursuites et une sanction, en contrepartie du respect de plusieurs engagements. Microsoft était accusé d’abus de position dominante avec Windows.
« J’étais trop distrait »
En clair, sans cette séquence judiciaire, le monde entier utiliserait Windows Phone à la place d’Android. Ou alors, Microsoft aurait eu la présence d’esprit de racheter Android avant que Google ne le fasse en 2005, pour un montant relativement modeste — on parle d’un chèque de 50 millions de dollars. Par le passé, Bill Gates a considéré que sa plus grosse erreur est d’avoir manqué ce virage.
« Il n’y a aucun doute que le procès antitrust était mauvais pour Microsoft, et nous aurions été plus attentifs à la création du système d’exploitation mobile et, donc, au lieu d’utiliser Android aujourd’hui, vous utiliseriez Windows Mobile », a déclaré Bill Gates. « Sans l’affaire antitrust… nous étions si proches, j’étais trop distrait. J’ai foiré à cause de la distraction ».
Déjà cet été, Bill Gates était revenu sur le sujet en estimant que le marché mobile « était quelque chose que Microsoft aurait dû naturellement remporter ». À ses yeux, il n’y avait qu’une seule place à prendre. Hélas pour Microsoft, c’est Google qui a raflé la mise avec son système d’exploitation ouvert. Microsoft, lui, a fini par renoncer : il déploie désormais ses logiciels sur Android à la place.
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