Dans sa campagne de lutte contre le piratage, la RIAA semble exclure de son viseur quelques privilégiés. L’association avait en effet prévu une nouvelle vague de lettres à envoyer vers 16 campus universitaires. Comme le note Ars Technica, les cibles concernent cette fois-ci les membres de l’Ivy League, les huits universités privées les plus anciennes – et les plus élitistes aussi – des Etats-Unis. Toutes sauf une, Harvard.
Interrogé sur la question, la RIAA explique que « sa campagne est en perpétuelle évolution, et le fait qu’une école ne reçoit pas de lettres ne signifie pas qu’elle n’en aura pas dans le futur. » Alors, coïncidence ou pas ? Le fait est que les professeurs en droit de Harvard, comme Charles Nesson ou John Palfrey, seraient, selon Ars Technica, hostiles à la campagne menée par la RIAA. Ses lettres auraient donc de grandes chances de finir à la corbeille si elles étaient envoyées à la prestigieuse université.
Mais si la RIAA ne s’est pas empêchée d’essayer de sévir à travers certaines universités qui affichaient pourtant une même hostilité, un autre facteur nous paraît bien plus important. Harvard forme les élites de la nation. C’est de cet établissement que sortent les futurs décideurs politiques (sept présidents américains ont été diplômés à Harvard). La RIAA a-t-elle donc intérêt à se froisser avec un de ses étudiants et lui laisser un agréable souvenir pour le restant de sa carrière ? A défaut de voir le campus connaître les mêmes déboires que les autres universités, on peut soupçonner l’association d’avoir peur d’assumer jusqu’au bout sa politique de persécution.
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