Alors que la France se plonge à nouveau dans les moyens de lutter contre les P2Pistes, une étude du cabinet allemand Ipoque démontre que les internautes cherchent déjà des moyens alternatifs de télécharger des contenus piratés. Ceux qui ont intérêt à contrôler le P2P sont d’abord les FAI, pour qui il s’agit toujours d’un énorme gouffre à bande passante…

Le cabinet Ipoque a livré les résultats d’une étude sur le trafic internet menée entre les mois d’août et septembre 2007, qui permet d’avoir une idée de l’importance du P2P dans cinq régions du monde : Australie, Europe de l’Est, Allemagne, Proche Orient et Europe du Sud. Ce sont les données d’environ 1 million de connexions qui ont été analysées à travers les routeurs installés par Ipoque chez les FAI.

D’après les résultats, les protocoles eDonkey (eMule) et BitTorrent représentent à eux seuls entre 70 et 97 % du trafic P2P, en fonction de la région. Et la part du P2P dans le trafic internet global varie de 49 % au Proche Orient à 83 % de la bande passante en Europe de l’Est. En Allemagne, le P2P représente 69,25 % du trafic, tandis que le streaming audio et vidéo sur des sites comme YouTube reste sous la barre des 8 %. Mais le P2P n’est plus la seule source de téléchargement de contenus volumineux. Il est progressivement remplacé chez une partie des internautes par un autre moyen de téléchargement : les sites de téléchargement directs comme Rapidshare ou MegaUpload. Ipoque a monitoré 62 sites de stockage de fichiers, et cette poignée de sites est responsable à elle-seule de 9 % du traffic au Proche Orient, et 4 % en Allemagne. Rapidshare capte 55 % des parts de bande passante du secteur, contre 17 % pour son dauphin MegaUpload.

Mais on retiendra surtout un chiffre de cette étude d’Ipoque. Un chiffre qui explique pourquoi les FAI brident le P2P et ne voient pas d’un mauvais oeil les conclusions de la mission Olivennes. Si le P2P représente en moyenne 70 % du traffic chez les fournisseurs d’accès, seuls 20 % des abonnés à Internet utilisent ces réseaux d’échange… et déjà 10 à 17 % utilisent les sites de téléchargement direct.

« Le volume de P2P a augmenté proportionnellement au trafic global. Le P2P a encore progressé, mais différemment de l’an dernier ; il n’a pas dépassé la croissance globale du trafic Internet. A la place, certains partageurs de fichiers se tournent vers des services alternatifs comme les services de téléchargement direct« , explique Ipoque. Il ne faudrait pas que les maisons de disques et studios de cinéma se réjouissent trop vite si elles constatent dans les prochains moins un affaiblissement du P2P. Elles n’ont fait que détourner les internautes vers d’autres moyens de téléchargement qui, cette fois, sont impossibles à détecter sans être le FAI lui-même.

Enfin, sur les contenus eux-mêmes, Ipoque fournit des statistiques concernant les échanges par BitTorrent. Sans surprise, il s’agit en tête des vidéos (62 % au Moyen Orient, 79 % en Allemagne), tandis que l’Europe du sud se distingue par un fort téléchargement de logiciels (26 % contre 6 % en allemagne). L’étude permet aussi d’affirmer que les Allemands ne pensent qu’à ça. Selon Ipoque, 13,5 % des vidéos échangées par nos voisins d’outre-Rhin sont des vidéos porno, contre moins de 5 % dans les autres régions.

15 % des échanges par P2P seraient masqués ?

Selon Ipoque, ses techniques d’identification lui permettent de fournir des statistiques sur le nombre de connexions à BitTorrent ou eMule qui sont masquées par un protocole brouillé. Si l’on en croit ces chiffres à prendre tout de même avec des pincettes (puisque par nature un protocole brouillé est difficile à repérer), BitTorrent serait plus avancé avec entre 18 et 20 % de trafic masqué, contre 13 à 16 % pour eMule. Rappelons que ce brouillage ne permet pas de masquer les échanges eux-mêmes, mais de contourner le bridage mis en place par certains FAI au niveau des protocoles (voir notre vidéo pour brouiller le protocole d’eMule).

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