C’est une mesure drastique qu’a instaurée le Québec. Comme l’a rapporté CBC News ce 22 novembre, les conducteurs qui ont été condamnés pour conduite en état d’ivresse devront désormais souffler dans un éthylotest high tech avant chaque trajet.
Cette règle avait été instaurée au code de la route dès 2018 mais elle n’entre en vigueur qu’en ce mois de novembre 2019. Elle concerne les personnes qui ont été condamnées au moins deux fois en 10 ans et s’applique… jusqu’à la fin de leur vie.
Si l’éthylotest connecté révèle que le conducteur a consommé de l’alcool, il ne pourra pas démarrer sa voiture. Un tel dispositif existait déjà, mais il ne concernait que les personnes condamnées pour conduite en état d’ivresse avec circonstances aggravantes (un délit de fuite par exemple).
Cette obligation sera également inscrite sur le permis du conducteur. S’il est arrêté par les forces de l’ordre, elles pourront vérifier qu’il a bien l’éthylotest obligatoire, et qu’il fonctionne correctement. La personne concernée ne pourra pas non plus louer de voiture qui ne contient pas le dispositif de sécurité au Québec. Si elle déroge à la règle, elle risque une suspension de son permis de 3 mois et une amende de 1 500 dollars. Le véhicule sera mis en fourrière durant au moins 30 jours.
Si elle récidive, les sanctions augmentent : le véhicule restera en fourrière au moins 90 jours. Le conducteur risque la prison et une suspension de permis d’au moins deux ans. Au bout de la troisième fois, le permis est retiré à vie.
Une législation durcie pour diminuer le nombre d’accidents
Le dirigeant de l’association MADD (en français, acronyme de Mères contre l’alcool au volant), Andrew Murie, s’est réjouit de la nouvelle législation. Il explique à CBC : « Quand on compare aux autres provinces, aucune n’a pris une telle mesure. Ça va être l’une des législations les plus dures, pas seulement au Canada, mais au niveau mondial. »
Entre 2013 et 2017, le ministre des transports de Québec estime que 100 personnes ont été tuées par an à cause de l’alcool au volant. 220 seraient blessées sérieusement et 1 800 blessées de façon moins grave. Dans un communiqué, il a expliqué qu’il y avait « trop de morts ». Pour lui, la législation enverra un message clair aux conducteurs. « Conduire sous l’emprise d’alcool ou de drogues n’est pas acceptable », a-t-il rappelé.
Il reste désormais à savoir si le dispositif sera efficace et si la police aura les moyens de s’assurer que les conducteurs respectent l’obligation de l’installer.
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