La Commission européenne a confirmé l’existence d’une enquête préliminaire sur la façon dont Google collecte et utilise les données des internautes.

La Commission européenne n’en a pas encore fini avec Google. Déjà sanctionnée par trois amendes qui dépassent ensemble les 8 milliards d’euros, la firme de Mountain View est de nouveau dans le collimateur de Bruxelles. Cette fois, ce sont les données qui sont au cœur  de l’enquête préliminaire. Précédemment, les fonctionnaires européens s’intéressaient à Android, la publicité et le comparateur de prix (Shopping).

L’existence de cette nouvelle instruction a été confirmée le 1er décembre, dans un mail adressé à Reuters. Pour l’heure, le dossier en est à une étape de collecte d’informations : des questionnaires ont été adressés à la firme de Mountain View ainsi qu’à sa maison mère, Alphabet, pour déterminer les raisons pour lesquelles des données sont collectées, et de quelle manière.

Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen, en décembre 2019.

Source : Etienne Ansotte/ European Union, 2019

Bruxelles se penche sur les données collectées par Google

C’est évidemment la question de la monétisation de ces données qui se pose. Le modèle économique de Google repose surtout sur la publicité (près de 90 % du chiffre d’affaires d’Alphabet vient des annonces). Or, celle-ci rapporte davantage quand on connaît avec précision les internautes, afin de leur montrer de la publicité correspondant à leurs centres d’intérêt — ou basée sur leur géolocalisation.

Plus précisément, selon nos confrères, la Commission souhaite obtenir des précisions sur les données liées aux services locaux de recherche (donc pouvoir connaître l’emplacement géographique de l’internaute), à la publicité ciblée, aux navigateurs web (dont Google est un poids lourd, avec Chrome) et aux services d’authentification (savoir que l’internaute est bien celui qu’il prétend être).

adresse IP géolocalisation

À travers l’enquête préliminaire, la Commission s’intéresse à la géolocalisation. // Source : EFF

Le fait qu’une enquête préliminaire soit en cours ne préjuge pas qu’en bout de course il y aura effectivement une sanction pécuniaire prise contre Google — d’autant que la durée de l’instruction est susceptible de s’étaler sur des années, à l’image des investigations qui ont démarré fin 2010 et qui ont donné à plusieurs années d’examen. Ce n’est qu’en 2017 que le verdict est tombé, comme la peine de Google.

Cela étant, Google a tout intérêt à se méfier : c’est en effet la Danoise Margrethe Vestager qui est à la tête de ce qui apparaît déjà comme l’un des premiers gros dossiers de la nouvelle Commission. En effet, l’intéressée a été reconduite dans ses fonctions (elle a la charge de la concurrence) : or, c’est elle qui est a supervisé les trois enquêtes qui ont abouti à la triple sanction contre Google.

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