le prochain ravitaillement de l’ISS contiendra de l’orge. Il ne s’agit pas ici pour les astronautes de se piquer la ruche en brassant leur propre bière, même si les recherches sur le processus de germination vont indirectement bénéficier à la recherche autour du brassage en micro gravité.

C’est l’heure du ravitaillement de la Station spatiale internationale (ISS). Ce mercredi 4 décembre, à 18h51 (heure métropolitaine), une fusée Falcon 9 opérée par SpaceX décollera de Floride avant à son bord du ravitaillement pour l’équipage, mais aussi du matériel pour entretenir l’installation ainsi que de l’équipement pour mener à bien des expériences scientifiques, afin de profiter entre autres de la microgravité.

Comme toujours, ces livraisons suscitent un peu de curiosité. Preuve en est avec Wired, qui signale que SpaceX va apporter de la bière à bord de l’ISS. De la bière ? En fait, ce n’est pas exactement de boisson alcoolisée dont il est question, mais plutôt d’orge, une céréale dont les grains jouent un rôle central dans sa production. Et effectivement, une livraison d’orge est prévue pour l’ISS.

La Station spatiale internationale // Source : Nasa

La Station spatiale internationale

Source : Nasa

Enjeux pour les voyages spatiaux

Car il ne s’agit évidemment pas de se piquer la ruche. Comme l’explique la NASA, la céréale « contient des antioxydants, des vitamines et des minéraux » et le processus de maltage transforme les grains bruts « en divers sucres utilisables pour le brassage, la distillation et la production alimentaire ». À l’heure où l’agence spatiale américaine se mobilise pour le voyage vers Mars, qui durera des mois, l’enjeu est évident.

La NASA souhaite observer comment se comporte l’orge en microgravité : une meilleure compréhension « permettrait de trouver des moyens de l’adapter pour l’utiliser à des fins nutritionnelles » pour une expédition martienne. La page consacrée à l’étude précise qu’il y aura une comparaison de faite avec le malt produit sur Terre, afin « d’identifier les altérations morphologiques et génétiques causées par la microgravité ».

grain graine orge malt

Une comparaison du malt sera effectuée lors du retour de l’expérience sur Terre. // Source : Charlie Marshall

Ce processus de maltage se déroule à une échelle réduite dans un environnement de vol spatial, précise l’étude. La charge utile automatise les étapes de macération, de germination et de séchage associées à l’orge (l’orge arrive à l’état sec pour commencer le processus de maltage). Pendant la macération, les graines sont trempées dans l’eau pour augmenter leur taux d’humidité.

Pendant la phase de germination, continue l’étude, l’eau utilisée pour la macération est éliminée et les graines sont exposées à l’air. Une fois qu’elles montrent les premiers signes de germination, le système lance le processus de séchage sur les graines et ainsi préparer le malt qui en résulte, afin de le stocker et en attendant le retour sur Terre. Le résultat sera alors examiné et comparé à un contrôle au sol.

Vers de la bière brassée en micro-gravité

Naturellement, la question du brassage de la bière dans l’espace n’est pas éludée. Les tests actuels vont aussi profiter à Anheuser-Busch, le troisième producteur mondial de bière, qui est impliqué dans ces travaux de recherche. Cependant, il est spécifié qu’il s’agit-là d’un « objectif à long terme ». Ce n’est pas cours de cette mission que de la bière sera brassée en microgravité. Il y a encore beaucoup d’étapes préalables à maîtriser.

bière

La bière brassée dans l’espace, ce n’est pas pour demain, mais on s’en rapproche. // Source : Michael Fajardo

Il est à noter que ce n’est pas la première fois que de l’orge est envoyée dans l’espace. En 2017, lors de la mission de ravitaillement CRS-13, l’équipage a supervisé une expérience de germination de l’orge. En 2009 également, une livraison similaire a eu lieu : des graines ont aussi germé et ont été rapatriées sur Terre au bout de cinq mois pour être cultivées au Japon puis brassées, afin de donner une bière.

Mais comme le rappelle la Cité de l’Espace, au-delà de l’opération marketing, il s’agissait là aussi de se pencher sur les possibilités d’obtenir « une autonomie alimentaire pour les missions spatiales du futur », parce que l’emport de graines qui seront cultivées dans l’espace, sur la Lune ou même Mars permet de limiter considérablement la masse, en comparaison d’une nourriture déjà prête.

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