Lorsque Pokémon Go est sorti en 2016, le public s’est pris de passion pour la capture des petites créatures du bestiaire fantastique de Nintendo. L’engouement était tel que les joueurs et les joueuses se réunissaient spontanément dans les lieux publics, dans les parcs ou les centres commerciaux. D’autres préféraient au contraire arpenter les rues pour dénicher d’autres spots de chasse.
Pour la première fois, on avait l’impression de vivre comme un dresseur de pokémon, avec toutefois une certaine limite : malgré l’utilisation de la réalité augmentée (une technique d’affichage qui permet de superposer des éléments virtuels sur une scène réelle), le jeu se déroulait via le smartphone. Le joueur ne pouvait balayer du regard les environs pour voir des pokémon, il lui fallait regarder l’écran de son mobile.
Niantic et Qualcomm, main dans la main
Et si des lunettes de réalité augmentée avaient été disponibles à l’époque ? Sans doute que l’immersion aurait été plus grande encore : plus besoin d’avoir le smartphone sous les yeux : il aurait été possible de regarder les alentours pour voir les monstres apparaître à travers les verres des lunettes de réalité augmentée, comme s’ils étaient véritablement présents dans le monde réel.
C’est justement dans cette direction que Niantic, le studio qui a développé Pokémon Go, est en train d’aller, et il n’est pas seul dans ce voyage. Jeudi 5 décembre, l’entreprise a fait savoir qu’elle a conclu un partenariat avec l’équipementier américain Qualcomm « pour accélérer le logiciel et le matériel de la réalité augmentée ». Plus concrètement, il s’agit de plancher sur de telles lunettes « AR ».
Cela va sans dire, vous n’aurez pas cet accessoire au pied du sapin dès ce Noël. Niantic indique que le rapprochement avec Qualcomm va s’étaler sur « plusieurs années » et qu’aucun produit commercialisable n’est vraisemblablement à attendre à court ou même à moyen terme. Ce qui n’est pas forcément un mal d’ailleurs, car cela laissera le temps aux smartphones et aux réseaux télécoms de se développer.
En effet, il faudra vraisemblablement de fortes capacités de calcul, localement (dans le smartphone) ou à distance (dans le « cloud »), pour donner corps à un jeu qui donne satisfaction, c’est-à-dire sans ralentissement, sans défaillance et sans temps de chargement. Le smartphone sera décisif dans ce système, car il fera de fait la jonction entre les lunettes et les serveurs du jeu.
La 4G, mais surtout la 5G seront aussi décisives pour supporter de nombreux joueurs dans une même zone et pour être en mesure de fournir une latence minimale et des débits les plus hauts. D’ailleurs, dans son annonce, Niantic évoque la plateforme Snapdragon XR2 (XR pour « Extended Reality », soit réalité étendue) en 5G de Qualcomm. Signe que l’ultra haut débit mobile sera au cœur du projet.
Si Pokémon Go reste le jeu le plus célèbre de Niantic, d’autres titres dans son catalogue pourraient aussi profiter d’un tel dispositif : c’est le cas d’Ingress, un jeu de capture de zones opposant deux camps, et Harry Potter : Wizards Unite, qui met en scène les élèves de l’école Poudlard. Mais surtout, Niantic pourra aussi concevoir des jeux qui auront été pensés dès le début avec ces lunettes.
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