Qu’on oublie tous les gadgets apparus et disparus ces dix dernières années : même si la révolution iPhone date de 2007, c’est l’objet smartphone qui a dirigé nos vies numériques depuis 2010. Parce qu’il s’est démocratisé et a atteint en 2019 des sommets en tout, cet ordinateur de poche est aujourd’hui l’épicentre de la tech. Domotique, paiements, communications, photographie, travail, rencontres, automobile… tout, ou presque, a un lien avec ce petit appareil surpuissant et tout le temps connecté.
Alors quand vient la tâche d’en choisir un qui a marqué durablement la décennie, on hésite. Est-ce que la Galaxy S3, dont le design « patent proof » a symbolisé toute une époque de guerre des brevets ? Est-ce l’iPhone 4S qui a fait entrer le smartphone dans l’ère de la maturité, que ce soit du côté du logiciel, du matériel du design ou des services ? Est-ce, peut-être, l’un des smartphones de Xiaomi, qui a montré que l’on pouvait casser les prix sur ce secteur sans pour autant faire des appareils inutilisables ? Tous ces engins ont indéniablement marqué, comme d’autres, les années 2010.
Mais s’il fallait n’en retenir qu’un, ce serait l’iPhone 5S.
L’iPhone qui a amené la sécurité sur smartphone
La raison tient en deux mots : déverrouillage biométrique. Ou, pour employer un terme applesque, Touch ID. Touch ID a été dévoilé sur l’iPhone 5S et a révolutionné le monde du smartphone de manière tout aussi subtile que profonde. Car il faut se souvenir qu’avant le déverrouillage biométrique popularisé par Apple, il n’y avait aucun intérêt pour l’utilisateur ou l’utilisatrice à protéger son smartphone avec un code ou un mot de passe. La friction du mot de passe pour débloquer un smartphone était trop lourde à porter : faire un code (qui n’est pas 1111) plusieurs dizaines de fois par jour était une action de trop.
C’est en comprenant cela que les ingénieurs d’Apple ont conçu Touch ID, qui, peut-être, a aussi lancé la bataille du géant de Cupertino pour protéger les données de ses utilisateurs. Car Touch ID, pour être activé, a besoin d’un mot de passe. En proposant une manière sécurisée et simple d’utilisation pour ouvrir un smartphone, Apple a aussi fait entrer la protection du smartphone dans les habitudes.
On voit alors aujourd’hui à quel point la décision a été habile : aux détracteurs qui jugeaient la biométrie moins efficace qu’un mot de passe complexe, Apple a répondu par un moindre mal qu’on peut difficilement critiquer sans tomber dans l’utopie (oui, votre phrase de passe à 24 caractères est plus forte, et non, personne ne fait ça). En 2019, Face ID ou Touch ID sont encore plus résistants que la plupart des mots de passe utilisés par le grand public ou que les codes de déverrouillages à 4 chiffres des cartes bancaires.
En une petite évolution technologique, on est passé d’un monde où protéger son smartphone était l’exception à un monde où c’est devenu la norme. Tous les constructeurs se sont lancés dans le déverrouillage biométrique et tous sans exception l’ont adossé à l’obligation d’entrer un mot de passe « de secours ». Jamais dans l’histoire du smartphone une fonctionnalité n’a autant contribué à l’hygiène numérique globale que Touch ID.
Certes, peu de constructeurs ont mis autant d’efforts qu’Apple pour faire de la sécurité mobile un véritable enjeu technologique. L’ère du déverrouillage biométrique est aussi celui des produits de qualité médiocre, des simili-Face ID qui se font berner par une photo imprimée ou des capteurs sous l’écran si lents qu’ils ont réussi à remettre de la friction où elle avait disparu.
L’iPhone 5S a défini des usages nouveaux
Pour Apple en revanche, le choix Touch ID a défini une stratégie durable, qui a autant d’enjeux dans le chiffrement automatique et transparent de toutes les données d’un smartphone, que dans l’accès sécurisé aux accessoires connectés… qu’au paiement mobile. Car la biométrie, avec Apple Pay, a changé la manière dont les utilisateurs iPhone paient, que ce soit en boutique, dans les apps, ou sur le web.
Aujourd’hui, sortir une carte bancaire, l’insérer et composer un code à 4 chiffres est, pour certains utilisateurs, de l’histoire ancienne : on double tap pour déverrouiller un iPhone en lançant Apple Pay et on le pointe vers un terminal. Sur le web, la fonction permet même de préremplir les champs sans avoir à créer de compte sur un site marchand. On met un produit dans le panier, double tap, authentification, paiement : la commande est passée.
Le tout, en prenant bien soin d’exécuter toute action liée à l’authentification en local, sur le smartphone du client et de conserver les données biométriques dans une puce indépendante, chiffrée, qui ne transmet jamais ses modèles mathématiques correspondant à votre doigt ou à votre visage à l’extérieur.
C’est en comprenant tout cela que l’on voit à quel point la biométrie a redéfini les usages du smartphone dans le monde réel autant qu’elle a permis de définir l’iPhone. Et tout cela, on le doit à l’iPhone 5S, le seul objet de cette décennie à avoir réussi à apporter plus de sécurité et moins de friction en informatique.
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