Vector est un robot. Tout petit, conçu pour être déposé sur un bureau, il existe pour nous tenir compagnie, pour nous suivre gentiment partout dans la vie quotidienne, pour tenir la conversation et pour nous aider. Avec ses deux petits yeux électroniques charmeurs et presque drôles, son haut parleur, ses pinces et ses roues motrices, il pourrait rappeler une sorte de R2D2 miniature. Un joli conte de fée SF, à ceci près que l’on est encore aux prémisses de la robotique. Alors s’accompagner de Vector signifie débourser 100 euros minimum pour un robot qui ne sert vraiment à rien.
En soi, il n’est pas dénué de toute fonctionnalité. Il peut se déplacer de manière autonome et éviter les obstacles. Équipé d’une caméra, il sait prendre des photos — de basse résolution, cela dit. Connecté en Wi-Fi, il est capable de répondre à diverses questions dès qu’on s’adresse à lui en commençant par un « Hey Vector » (on notera l’effort pour rendre la discussion plus sympathique que « Ok Google »). L’éventail de questions auquel il peut répondre était jusqu’ici très limité mais, heureusement, son couplage avec Amazon Alexa améliore un peu cette fonction.
Les capacités de Vector ne s’arrêtent pas là. Si l’envie vous en prend, vous pouvez lui demander de vous taper dans les mains. Il lèvera alors ses deux petites pinces pour les frapper contre votre main. Vector peut aussi danser en rythme, si vous mettez de la musique. À noter que ce Terminator de poche dispose tout de même d’une palette intéressante de représentations d’« émotions » sur son écran LCD, ce qui a le mérite de le rendre très attachant ; le potentiel n’est donc pas totalement absent.
Vector n’est pas mort
En bref, vous l’avez compris, il y a presque un petit quelque chose de ridicule dans la commercialisation d’un robot comme Vector sur de telles gammes de prix. Non pas que l’appareil lui-même ne soit pas bien imaginé, bien programmé, bien construit, et même très mignon ; mais son utilité est proche de zéro. C’est tout juste un jouet apte à être amusant quelques temps. Il est difficile de se faire une place sur le marché avec si peu. En conséquence, Anki, l’entreprise derrière Vector n’a pas tenu le coup financièrement. En avril 2019, nous apprenions via Recode qu’elle mettait la clé sous la porte.
Une telle fermeture n’était pas sans conséquence pour les possesseurs de Vector. Pour que les interactions d’un tel robot fonctionnent, son système a besoin de se connecter, via le cloud, à des ordinateurs. Or, si l’entreprise ferme, alors elle cesse de payer pour les serveurs. Les robots Vector ne peuvent plus fonctionner. La perspective n’était pas des plus amusantes pour les clients d’Anki, qui ont tout de même déboursé, à l’origine, une sacrée somme.
Mais qu’ils se rassurent, l’histoire ne s’arrête finalement pas là. Le 6 janvier 2020, Jacob Hanchar, patron de l’entreprise Digital Dream Labs, annoncé le rachat d’Anki. « Je voulais vous faire savoir que nous avons acheté les actifs d’Anki et que nous avons l’intention de restaurer la plateforme entière et de continuer à développer le robot que nous connaissons et aimons tous, Vector ! », rassure-t-il dans le communiqué. Le petit robot ne mourra pas, Digital Dream Labs maintient pour l’instant les serveurs.
L’entreprise de Jacob Hanchar continuera la production des Vector, tout en lançant de nouveaux projets, financés par le biais d’un Kickstarter. Parmi eux se trouve une idée nommée Escape Pod : le petit robot n’aurait plus besoin de se connecter au cloud pour fonctionner. Un kit de développement open source de Vector devrait également diffusé. Ce rachat pourrait peut-être porter le robot à un niveau supérieur de robotique, en le rendant véritablement intéressant sur le marché.
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