2020 sera une année où les télécoms seront au cœur de l’actualité avec l’ouverture des réseaux 5G en France. Hasard du calendrier, ce secteur est aussi au centre des préoccupations de la commission d’enrichissement de la langue française : sa dernière livraison de termes traduits depuis l’anglais se focalise en effet sur le vocabulaire des télécommunications.
Publiée au Journal officiel du 22 janvier, cette liste, remarquée par Jérôme Rabenou, chargé de mission au sein du ministère de la Justice, comprend quatorze termes ainsi que leurs éventuelles alternatives.
Géo-blocage et géo-discrimination
Certains de ces termes sont déjà bien connus du public ou sont assez transparents pour ne pas appeler de commentaires particuliers, comme le « geo-blocking », en français géo-blocage, qui consiste à empêcher un visiteur à accéder à une ressource parce que sa connexion vient d’une région géographique exclue, ou bien la « geo-discrimination », qui signifie qu’un opérateur discrimine des clients selon leur provenance.
Les enjeux de blocage et de discrimination pour des raisons géographiques (qu’il s’agisse de l’adresse IP, de la domiciliation bancaire ou de l’adresse de livraison) peuvent avoir de véritables incidences. Un seul exemple : le printemps dernier, la Commission européenne a pris contact avec des éditeurs de jeux vidéo pour des clarifications sur des pratiques commerciales douteuses et potentiellement répréhensibles.
Spectre et trafic gratuit
Des expressions liées au spectre électromagnétique sont aussi traitées par la commission, à l’image de « ultra narrow band » et « ultra wideband », soit bande ultra-étroite et bande ultra-large. La commission en profite pour présenter succinctement leur particularité : la première « consomme peu d’énergie », tandis que la seconde « permet de limiter l’effet des brouillages et d’améliorer la précision de la géolocalisation ».
Autre mot qui bénéficie d’une traduction officielle : « zero rating », qui devient trafic gratuit. L’expression ne vous dit peut-être rien, mais ce qu’elle désigne en pratique se trouve peut-être dans votre forfait mobile. Il s’agit de ne pas facturer ou de tenir compte de l’usage de certains services en ligne alors même qu’ils sont utilisés par l’abonné. C’est le cas si votre formule inclut Deezer ou Spotify, par exemple.
« Le trafic gratuit concerne en général des services générateurs de gros volumes de données, tels la vidéo ou la musique en ligne », commente la commission. Cette pratique, en apparence avantageuse, pose toutefois des questions en matière de neutralité du net et de concurrence loyale entre les acteurs, puisqu’une plateforme se trouve de facto dans une situation privilégiée.
Neuromorphique, Li-Fi et mégacollecte
Parmi les autres termes, on trouve « dimmable LED », soit diode électroluminescente modulable, « sponsored data », c’est-à-dire trafic parrainé (le coût du trafic est pris en charge par un tiers) et les plus obscurs « neuromorphic », qui signifie neuromorphique (cela désigne l’imitation du fonctionnement des neurones et des synapses biologiques) et « crowdsensing », ou mégacollecte (de données ou de signaux sur un grand nombre de terminaux pour différents types de traitement).
Enfin, la commission traduit « low power wide area network » par réseau étendu à faible puissance (ce qui sert à des communications à faible consommation d’énergie entre des objets connectés dispersés dans une zone géographique) et « Li-Fi » (light fidelity) par transmission par diode électroluminescente. Le Li-Fi est aussi appelé VLC (visible light communication) ou OWS (optical wireless system).
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