Le support étendu de Windows 7 a pris fin en janvier. La FSF, qui promeut le logiciel libre, tente de convaincre Microsoft de libérer Windows 7 en l’offrant aux libristes.

Microsoft aime-t-il assez le logiciel libre pour offrir Windows 7 à la communauté des libristes ? L’entreprise américaine, qui a, à la surprise générale, déjà déclaré son amour à Linux et même libéré des dizaines de milliers de brevets en sa faveur, y est en tout cas incitée depuis le 13 janvier par la Free Software Foundation. Elle a accompagné sa requête d’une pétition, signée par plus de 5 700 personnes.

La demande de la FSF, dont la mission est de promouvoir le logiciel libre, est survenue le 23 janvier, quelques jours après l’arrêt du support étendu de Windows 7, le 14 janvier. La FSF juge que la fin de la maintenance du système d’exploitation ne doit pas être forcément synonyme de disparition. Peut-être que l’O.S. peut avoir une nouvelle vie en devenant un logiciel libre.

« Nous leur demandons de publier Windows 7 en tant que logiciel libre, et de le donner à la communauté pour qu’elle l’étudie et l’améliore. Comme il existe déjà un précédent pour la publication de certains utilitaires de base de Windows en tant que logiciels libres, Microsoft n’a rien à perdre en libérant une version de son système d’exploitation dont ils disent eux-mêmes qu’elle a atteint sa fin », écrit la FSF.

À titre d’exemple, Microsoft a rendu open source la calculatrice de Windows au printemps 2019. Auparavant, la firme de Redmond a aussi mis à disposition du public le framework .NET, l’outil d’apprentissage automatique CNTK ou encore MS-DOS. Ces gestes ont été remarqués et appréciés, mais leur portée reste encore relativement modeste face à ce que pourrait accomplir l’entreprise.

Windows 7 est sorti dans le commerce en octobre 2009. Le support standard du système d’exploitation a pris fin le 13 janvier 2015. À cette date, plus aucune nouvelle fonctionnalité n’était proposée. Puis, au 14 janvier 2020, ce sont les correctifs de sécurité qui ont tiré leur révérence. Quant aux logiciels tiers, les mises à jour ont aussi vocation à être arrêtées, à l’image de Google Chrome qui sera délaissé en 2021.

Des preuves d’amour… qui n’arriveront peut-être pas

Puisque Microsoft prétend aimer Linux, la FSF réclame davantage de preuves d’amour : « Nous voulons davantage de preuves que vous respectez réellement les utilisateurs et leur liberté, et que vous n’utilisez pas ces concepts à des fins de marketing au moment opportun ». La FSF ajoute que « la fin du cycle de vie de Windows 7 offre à Microsoft l’occasion idéale de réparer les erreurs passées ».

La bascule de Windows 7 comme logiciel libre permettrait à celles et ceux qui le peuvent et le souhaitent de s’approprier un système d’exploitation qui est considéré comme l’un des plus réussis de Microsoft. Outre la possibilité de le personnaliser et de le faire évoluer, ce changement de statut lui permettrait potentiellement d’avoir droit à des mises à jour et des correctifs, si la communauté se retrousse les manches.

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Microsoft ne cache plus sa tendresse pour Linux, mais la FSF aimerait des preuves d’amour plus conséquentes.

Il est improbable que Microsoft satisfasse la demande de la FSF, du moins dans l’immédiat, car le groupe n’a pas encore tout à fait coupé les ponts avec l’OS : il y a encore un support étendu payant et spécifique à destination des entreprises, qui sera actif jusqu’en janvier 2023. Le groupe prévoit un mécanisme de renchérissement du prix des prestations pour que les sociétés soient poussées à migrer.

Ce n’est donc pas demain la veille que les libristes pourront étudier et modifier Windows 7, voire partager leurs changements. Cela pourrait prendre des années, d’ailleurs : à titre d’exemple, le code source de MS-DOS n’a été libéré qu’à partir de 2014, alors que son support a pris fin en… 2001. À supposer que ce même délai soit conservé pour Windows 7, aucune publication ne surviendra avant… 2033.

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