GeForce Now, concurrent de Stadia ou encore de Shadow, sort dès aujourd’hui de sa période de bêta. Nvidia a opté pour deux formules calquées sur le modèle Spotify.

Cela fait bientôt cinq ans que Nvidia est positionné sur le segment du cloud gaming, bien avant les balbutiements de Google avec Stadia et même avant Shadow. Alors que la firme de Mountain View est en train d’essuyer les plâtres d’un lancement compliqué et que Shadow, autre concurrent, s’apprête à diversifier son offre, Nvidia annonce le lancement commercial de GeForce Now — jusqu’alors disponible sous la forme d’une bêta fermée — ce mardi 4 février.

Pour concurrencer Stadia et Shadow, Nvidia a opté pour un modèle rappelant celui de Spotify. Ainsi, il est possible d’accéder à GeForce Now selon deux formules :

  • Une option gratuite, qui limite les sessions à une heure de jeu (oui, vous pouvez en faire 24 par jour si vous le souhaitez) et ne garantit pas un accès prioritaire aux serveurs ;
  • Une option Founders à 5,49 euros par mois avec accès prioritaire, sessions longues de six heures et ray tracing (sans engagement, trois premiers mois offerts).

D’emblée, Nvidia prévient : il s’agit d’une nouvelle étape dans le cycle de développement de GeForce Now. À terme, l’offre évoluera.

GeForce Now // Source : Nvidia

GeForce Now

Source : Nvidia

Nvidia opte pour un tarif agressif

Nvidia mise sur un prix attractif et un timing idéal pour se lancer dans le grand bain. À 5,49 euros par mois pour l’option premium, GeForce Now est bien moins cher que Stadia Pro (9,99 euros) et Shadow Boost (à partir de 12,99 euros). Bien évidemment, ce tarif n’inclut pas le prix des jeux. La solution de Nvidia se mue en réalité en agrégateur des principales plateformes de distribution (Steam, Battle.net…), sachant que certains titres sont optimisés pour GeForce Now (on les retrouve directement dans le client), d’autres non (on peut y jouer depuis la plateforme concernée).

Techniquement, Nvidia limite volontairement le rendu au 1080p, avec un framerate à 60 fps (sans oublier le RTX en option). La 4K est envisageable mais, pour le moment, le constructeur préfère s’armer de prudence, malgré une bêta qui a attiré 300 000 curieux depuis toutes ces années. Aujourd’hui, GeForce Now est compatible avec un PC (Windows ou Mac), la Shield et les smartphones/tablettes Android. Plus tard dans l’année, on pourra aussi l’utiliser par l’intermédiaire des téléviseurs Android TV et des ordinateurs tournant sous ChromeOS. Nvidia est ouvert à tout — même à une application pour les consoles — mais cela ne dépend pas que de lui.

GeForce Now // Source : Nvidia

GeForce Now

Source : Nvidia

Que vaut GeForce Now en 2020 ?

En 2020, le cloud gaming est encore loin d’être une réalité accessible à toutes et tous en un clic de bouton. On pourrait résumer la technologie ainsi : quand bien même les constructeurs préconisent un débit assez faible dans leur FAQ (15 Mbps minimum pour GeForce Now), sans la fibre et une excellente latence, l’expérience sera au mieux chaotique. En prime, il est recommandé d’opter pour une connexion physique — port Ethernet — plutôt que le Wi-Fi, dont la stabilité n’est pas toujours de mise (qu’importe la bande passante). Pour preuve, malgré notre connexion testée à près de 500 Mbps en Wi-Fi, l’application Mac a indiqué que la diffusion en continu n’était pas adaptée à notre réseau. Autant dire que le cloud gaming reste un luxe.

En 2020, le cloud gaming reste un vaste chantier

Passée cette considération qui vaut pour tous les acteurs du secteur, intéressons-nous à l’expérience utilisateur. Sur ce point, Nvidia a encore de gros progrès à faire — et il en promet pour les mois à venir. L’émulation des différentes interfaces requises pour accéder à ses jeux est un enfer : soit parce que vous n’avez pas envie d’utiliser un clavier avec votre box Shield, soit parce que votre Mac n’a pas du tout la disposition de touches adaptée à cet émulateur « Windows » (on a mis du temps à trouver comment faire un ‘@’ — il faut appuyer sur les touches Control + Option + `).

À trop vouloir être universel, Nvidia n’a rien optimisé du tout et il faut parfois batailler entre plusieurs écrans à l’ergonomie discutable pour s’en sortir. Sur ce point, Stadia, pourtant loin d’être parfait, est beaucoup plus simple. L’interface datée et lente de GeForce Now n’aide pas non plus à améliorer le processus. À un point tel que, parfois, on ne sait pas toujours ce que l’on est en train de faire et, pire, si on va parvenir à nos fins. Pour le côté user friendly, on repassera.

Voilà le topo : fenêtre Google dans fenêtre Epic Games Store dans fenêtre GeForce Now 😰 // Source : Capture d'écran

Voilà le topo : fenêtre Google dans fenêtre Epic Games Store dans fenêtre GeForce Now 😰

Source : Capture d'écran

Cela étant, après plusieurs tentatives et échecs, une fois qu’on arrive à lancer un jeu, force est de reconnaître que la qualité est au rendez-vous. La compression de Nvidia est exemplaire, la latence s’avère quasi-inexistante et la fluidité à l’écran apparaît très appréciable. Le fait de privilégier un 1080p solide est un choix payant puisqu’il s’agit d’un excellent compromis entre rendu propre et besoin maîtrisé en termes de ressources. Tout juste les choses se sont-elles quelque peu gâtées quand on a voulu activer le RTX sur Metro Exodus sur notre Shield reliée directement au modem en Ethernet (freeze d’écran). Dans un premier temps, on conseillera de ne pas être trop exigeant sur les options graphiques très avancées, malgré les promesses du constructeur…

Nvidia lance un GeForce Now à un tarif attractif, avec un essai gratuit intéressant et qui, techniquement parlant, peut compter sur le savoir-faire emmagasiné par les nombreuses années de test public. Il faudra maintenant que l’entreprise soigne l’interface et l’ergonomie, qui restent chaotiques à l’heure où nous écrivons ces lignes. À se demander si, en 2020, le cloud gaming est vraiment sorti de bêta.

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