La 5G se déploie en France à partir de 2020, mais déjà se pose la question de la mutualisation des réseaux entre opérateurs, ce qui pourrait avoir de multiples avantages.

Les opérateurs de téléphonie mobile devraient-ils unir leurs forces pour déployer la 5G en France ? C’est la question qui a été indirectement posée au PDG d’Orange par Les Échos alors qu’il était sondé sur l’empreinte environnementale de son groupe et sur les mesures qu’il comptait prendre pour la diminuer ou, à tout le moins, pour éviter qu’elle n’augmente pas davantage.

L’un de ces leviers d’action, justement, pourrait être dans la mutualisation des réseaux des opérateurs. Dans ce domaine, il est courant que les quatre grands du secteur — Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile — travaillent ensemble : Bouygues Telecom et SFR sont alliés dans la 2G, 3G et 4G et, dans un registre différent, Orange a porté un temps les communications de Free Mobile en 2G et 3G.

À ce sujet, le patron de l’opérateur historique se montre ouvert à cette perspective : « La question d’une mutualisation poussée se pose. En France, certains de nos concurrents [SFR et Bouygues, NDLR] partagent déjà largement leurs réseaux ; nous y réfléchissons également », déclare Stéphane Richard. À l’étranger, d’ailleurs, Orange a signé des accords similaires et cette tendance est générale.

Il faut dire que cette approche permet d’alléger les coûts de déploiement, surtout que l’on sait déjà que l’achat des licences 5G coûtera au moins 2,17 milliards d’euros — il s’agit de la fourchette la plus basse, qui ne concerne d’ailleurs que la bande 3,5 GHz et qui n’inclut pas les investissements qu’il faudra consentir en termes d’infrastructures sur le territoire. Ce qui peut être crucial dans les zones peu denses.

Une mutualisation pertinente en zone rurale

« La mutualisation des antennes présentes en zone rurale peut être une solution utile à cet effet pour mutualiser les investissements » observent les députés Laure de La Raudière et Éric Bothorel, qui ont remis le 23 janvier un rapport sur la couverture mobile et numérique du territoire. Il s’agit d’éviter une fracture numérique entre la campagne et la ville, même si des obligations spécifiques sont déjà prévues dans le processus d’attribution des fréquences 5G.

L’une des clés de ce sujet dépendra de l’issue de la procédure d’attribution des fréquences, qui a débuté le 31 décembre 2019. Car s’il est attendu que chaque opérateur récupère un bloc de fréquences vendu à prix fixe, la bataille sera plus âpre pour les blocs à prix variable. Même s’il a été fait en sorte qu’un seul opérateur ne puisse pas tout rafler, des gagnants et des perdants risquent d’émerger.

Arcep Usages 5G

Les usages de la 5G.

Source : Arcep

La mutualisation des réseaux 5G en France fait l’objet de réflexions depuis quelques années. À l’automne 2018, le régulateur des télécoms lançait des travaux en ce sens et, dans sa décision précisant les obligations auxquelles les opérateurs vont devoir se soumettre pour obtenir des fréquences 5G, cette perspective a de nouveau été mentionnée, notamment dans les zones rurales.

« Pour tenir compte de la faible densité de population dans certaines zones du territoire, notamment dans les communes du programme « zones blanches -centres-bourgs » […], le débit fixé par l’obligation peut être atteint dans ces zones au moyen d’une mutualisation de fréquences entre tous les lauréats », écrit l’autorité des télécoms, sous réserve qu’elle valide les demandes allant dans ce sens.

Comme le rappelle aussi le régulateur, cette mutualisation des réseaux — c’est-à-dire des infrastructures — peut se faire avec ou sans mutualisation des fréquences. Dans le premier cas, chaque opérateur exploite les siennes séparément. Dans le second, elles sont mises en commun « en vue de leur exploitation combinée », ce qui aboutit, pour les clients de ces opérateurs, à « des débits plus élevés ».

Source : Numerama

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