Une page se tourne dans l’histoire de BlackBerry, mais il n’est pas sûr que la suivante sera écrite. Dans un message paru sur Twitter le 3 février, l’entreprise chinoise TCL annonce la fin de son partenariat avec BlackBerry pour la production de smartphones sous la célèbre marque, qui a connu un pic de gloire dans les années 2000 et à l’orée des années 2010. La séparation sera effective le 31 août 2020.
TCL fait savoir que c’est l’absence de reconduction des droits pour concevoir, fabriquer et vendre des produits sous la marque de BlackBerry qui l’empêche de continuer sur sa lancée, suggérant que c’est du côté du groupe canadien que la décision est venue. Cela dit, TCL va poursuivre le SAV des appareils vendus pendant encore deux ans à compter du 31 août 2020, soit jusqu’au 31 août 2022. Le groupe chinois TCL a, de son côté, de grandes ambitions dans la téléphonie après la débâcle Huawei : une occasion de récupérer ses chaînes de montage ?
BlackBerry s’est abstenu de commenter les raisons qui l’ont conduit à ne pas prolonger son partenariat avec TCL. Le 3 février, la marque a remercié TCL et ses équipes pour ce « partenariat réussi au cours des dernières années », à travers lequel il a été possible de « faire de grandes choses ». Succès, donc, que la marque n’entend pas poursuivre, car elle y met un terme alors même qu’elle en chante les louanges par ailleurs.
BlackBerry passe à autre chose
Le pivot de BlackBerry dans la cybersécurité n’est sans doute pas étranger à la rupture à laquelle on assiste avec TCL, puisque la société canadienne a rappelé, le même jour que l’annonce du divorce avec le groupe chinois, avoir opéré une bascule du marché des smartphones à celui des logiciels. Déjà en 2016, BlackBerry avait pris la décision de ne plus fabriquer lui-même des intelliphones.
La réorganisation des activités de l’entreprise s’est faite à contrecœur. Le groupe a vu sa part de marché s’éroder progressivement à l’avènement de l’ère du smartphone et du clavier virtuel, là où ses modèles ont longtemps conservé un clavier physique — et donc un écran de plus petite taille, là où les appareils concurrents commençaient à proposer des diagonales respectables.
Les spécificités de BlackBerry ont fini par se retourner contre lui
La restructuration du marché des systèmes d’exploitation mobile a aussi pesé dans la balance. Alors qu’un duopole entre Android et iOS s’installait petit à petit, BlackBerry a fait de la résistance avec son OS maison. Hélas pour lui, les développeurs et les développeuses ont rapidement fait l’économie de se pencher sur les plateformes les moins courues par le public. C’est aussi ce qui a tué Windows Phone.
Peut-être que BlackBerry annoncera un nouveau repreneur pour l’exploitation de sa marque dans les smartphones, mais il n’est pas du tout certain que cette expérience soit prolongée ni qu’une autre société souhaite prendre la suite, d’autant plus que les chiffres de vente ne suivent pas. La parenthèse ouverte en 2016 par le partenariat avec TCL paraît donc sur le point de se refermer. Définitivement.
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