12 milliards d’euros. C’est ce que réclame une société allemande répondant au nom d’IP-Com à Nokia, pour l’utilisation de deux technologies dont elle prétend posséder les brevets. IP-Com est une de ces sociétés qui font du rachat de brevets leur principale occupation. En 2007, elle rachetait ceux du fabricant Bosch ; elle en possède actuellement plus de 160. Le fond d’investissement américain Fortress, qui en est actionnaire à hauteur de 50 %, a promis de l’aider dans le financement du procès.
« Nous n’avons pas été en mesure de nous entendre sur le montant à payer pour l’utilisation de la licence » explique le directeur d’IP-Com. Evidemment, 12 milliards d’euros, c’est pas rien. « C’est largement au dessus de ce que nous avons pu entendre jusque là » a déclaré un porte-parole de Nokia. « Nous nous défendrons fermement. »
Il est regrettable de voir à quel point le système de brevets est toujours biaisé par des acteurs peu scrupuleux se servant de la loi pour engranger des profits. Sensés éviter que l’inventeur d’une technologie se la voit accaparer par un industriel sans qu’il ait son mot dire, il a depuis longtemps donné naissance à un business florissant de spéculateurs de tout poil.
La situation actuelle fait que les innovateurs technologiques travaillent pour la plupart dans les mêmes groupes qui commercialisent leurs inventions. Ils ont beau faire preuve d’une créativité sans bornes, la technologie qu’ils mettront au point ressemblera toujours de près ou de loin avec un brevet déjà existent. La moindre caractéristique d’un objet devient alors prétexte pour certains parasites à soutirer de l’argent de ces groupes en tout légalité.
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