Depuis quelques semaines, l’épidémie Covid-19 prend une ampleur grandissante. On comptabilise ce 26 février 2020 un total de 80 000 personnes infectées, 30 000 guérisons et 2 700 décès. Le taux de mortalité reste très faible par rapport au taux de rétablissement, mais la principale inquiétude envers Covid-19 est sa forte transmissibilité. Symbole de cette crainte concernant l’infectiosité du coronavirus : les achats de masques chirurgicaux de protection sont en pleine explosion.
En France, de nombreuses pharmacies ont fait face à une rupture de stock — et il en est d’ailleurs de même pour les gels antibactériens. Le ministère de la Santé a passé commande auprès des fabricants français à hauteur de millions de masques pour le personnel soignant. Aux États-Unis, il en est de même, car le secrétaire à la Santé Alex Azar a évoqué un besoin de 300 millions de masques destinés aux professionnels de la santé.
Dans un système économique où l’offre est indexée sur la demande, les prix connaissent une incroyable flambée, peu importe que la demande soit causée par une épidémie. L’Italie a même ouvert une enquête, comme l’indiquait Reuters le 25 février dernier, face au bond des prix des masques et des gels au moment où l’épidémie s’intensifie dans ce pays. Ce constat est valable pour les boutiques en ligne comme Amazon — vers lesquelles les consommateurs se ruent d’autant plus face à la rupture en pharmacie. La raison de l’augmentation des prix n’est pas toujours que les revendeurs « profitent » de l’épidémie, c’est aussi que l’indexation est souvent automatisée.
Des prix ont quadruplé
Comme le rapporte Wired, des internautes ont lancé l’alerte sur les forums d’Amazon, comme sur ce post. Celui-ci indiquait le 15 février que, voulant aider ses amis hong-kongais faisant face à une rupture de stock des masques de protection, il a souhaité en acheter 500 pour leur faire parvenir. Sauf que là où le prix normal pour un pack de 50 masques est « de 10 dollars, peut-être 20 avec les frais d’expédition », il s’est rendu compte que « les vrais vendeurs sont tous épuisés et il ne reste plus que des prix qui s’élèvent à 19 dollars pour un paquet de 50 masques, avec des frais d’expédition de 150 dollars ».
De 17 à 70 dollars
Les prix ont doublé, triplé, et parfois quadruplé, comme l’a bien montré un journaliste de BFMTech. Un masque respiratoire vendu à 17 dollars en janvier 2020 est passé autour de 70 dollars en quelques jours début février. Sur Amazon France, si on prend le Top 1 actuel des ventes dans la catégorie « Prévention infections et stérilisation », on trouve un pack de 20 masques chirurgicaux : selon l’extension de suivi des prix Keepa, le prix est passé de 16 euros le 15 février à 35 euros (minimum) ce 26 février. Dans une autre catégorie, un pack de 50 masques fluctuait entre 1 et 5 euros, avant de bondir à 18 euros. Et tout cela, sans compter les frais de port.
D’après les informations de Wired, Amazon aurait commencé à réagir contre ce type d’offres, en informant les revendeurs de sa plateforme que ce bond soudain des prix n’est pas en accord avec sa politique tarifaire. Cela étant, il semblerait que la plateforme ne se soit pas encore décidée à procéder à des bannissements pour la violation de cette politique, étant donné que les prix trop élevés continuent à envahir les ventes. Il faut dire que la situation n’est pas courante : la dernière fois que le problème s’était présenté remonte à 2017, quand des revendeurs en ligne avaient augmenté les prix des bouteilles d’eau après l’ouragan Irma.
Dans le cas du coronavirus, le problème est d’autant plus grave que les escroqueries commencent aussi à pulluler. Puisque les principaux « vrais » vendeurs sont en rupture de stock, ce sont des annonces provenant de revendeurs alternatifs qui commencent à apparaître le plus. Et parmi eux, on peut trouver des masques totalement survendus qui, au final, seront de faible qualité voire des contrefaçons. Ce bond dans les prix, pour des masques d’une qualité contestable, est d’autant plus dommageable que ces masques chirurgicaux ne sont pas forcément bien compris par le public : ils servent à protéger autrui quand on est malade, mais pas à se protéger. De manière générale, se laver les mains est plus efficace encore, par exemple.
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