Dans votre entourage, vous connaissez forcément quelqu’un qui possède un casque Marshall, conçu par le constructeur britannique également célèbre pour ses amplificateurs de guitare électrique. En 2020, l’entreprise décide de s’attaquer au haut du panier avec un nouveau produit sans fil doté d’une réduction de bruit active. Baptisé Monitor II A.N.C., le casque vendu 300 euros entend se frotter aux pointures que sont le Bose Headphones 700 et le Sony WH-1000XM3 (sans oublier le Solo Pro, qui a replacé Beats sur l’échiquier).
Le Monitor II A.N.C. n’est pas le premier casque à réduction de bruit active de Marshall. Dans sa large gamme, il existe déjà le MID A.N.C., un modèle on-ear (posé sur les oreilles). Le Monitor II A.N.C. est donc le premier spécimen over-ear (englobant les oreilles). Il se présente surtout comme le casque le plus sophistiqué jamais conçu par Marshall.
L’équipe qui gagne
Marshall connait la formule magique, tout du moins la sienne, sur le bout des doigts. Son Monitor II A.N.C. reprend le design rock du Monitor de première génération. On retrouve cette texture noire grainée en vinyle chère à la marque, les logos parfaitement posés, ses larges oreillettes reliées par un arceau hyper souple et ce bouton doré qui casse la sobriété du produit. Les finitions sont impeccables, même si on a quelques doutes sur la durabilité des coussinets en simili-cuir sur le long terme. Deux autres boutons prennent place : un M programmable à droite et un ANC à gauche.
Marshall connait la formule
Contrairement au Bose Headphones 700, le Marshal II A.N.C. peut être replié sur lui-même en quelques secondes, une caractéristique qui facilite vraiment le transport. À cet argument s’ajoute une pochette de transport fournie. Il ne s’agit pas d’une coque rigide, mais d’un étui en jean doublé — autre bon point dans cette idée de simplifier le transport. Dans la boîte, on trouve également un câble pour brancher le casque via le port jack que n’a pas voulu supprimer l’entreprise. Comme Bose, Marshall a équipé son produit d’un port USB-C et s’en remet à un câble USB-C vers USB-A pour la recharge. Il est dommage de ne pas aller au bout de la démarche avec un câble 100 % USB-C.
L’appli magique
Le Marshall Monitor II se connecte en deux temps trois mouvements à un appareil compatible Bluetooth. Néanmoins, il ne révèle toute l’étendue de ses qualités qu’avec l’application Marshall Bluetooth optionnelle — disponible sur iOS et Android. C’est grâce à elle qu’il est possible d’accéder aux paramètres poussés du casque. Et on peut affirmer que Marshall a pensé à tout : personnalisation du bouton M (trois pré-réglages d’égaliseur ou raccourcis pour assistant vocal), réglage de la réduction de bruit (de 0 à 100 %), accès à un égaliseur complet (un réglage Marshall inamovible et deux personnalisables) et extinction automatique. L’interface n’est pas très joli mais, au moins, l’esthétique simpliste est efficace.
L’accessoire est équipé d’un bouton principal ayant la particularité d’être multidirectionnel. Il permet d’activer certaines fonctions :
- Clic vers l’avant : chanson suivante ;
- Clic vers l’arrière : chanson précédente ;
- Clic vers le haut : augmentation du volume ;
- Clic vers le bas : réduction du volume ;
- Appui court : pause/lecture ;
- Appui long : allumage/extinction.
Le hic ? L’ergonomie est loin d’être optimale puisqu’on ne sait jamais vraiment comment orienter son clic par rapport à la position du casque (qui bouge au gré des mouvements de la tête). Par ailleurs, il faut de temps à autre insister un peu pour réaliser l’action souhaitée. Autre défaut, le Monitor II A.N.C. ne se coupe pas tout seul quand on le retire.
Architecture fermée
Les oreillettes du Monitor II A.N.C. sont larges et hautes. Surtout, elles sont suffisamment orientables pour s’adapter à un maximum de morphologies de crâne. Le rembourrage à mémoire parachève la partie dédiée au confort. Avec toute cette panoplie, le casque enferme très bien les oreilles, fournissant une bonne isolation passive sans besoin d’allumer quoi que ce soit. La très grande souplesse de l’arceau, couplé à une armature en metal réglable en hauteur (les crans sont masqués) permet d’éviter un sentiment de gêne trop prononcé sur une longue session. En prime, le poids est assez contenu (320 grammes).
Il faut par ailleurs noter que le design circumaural fermé est par essence plus confortable qu’un casque posé sur les oreilles (qui peuvent finir par faire mal… aux oreilles). Sur ce point, le Monitor II A.N.C. a l’avantage sur le Beats Solo Pro, pour ne citer que lui.
Un égaliseur, ça change tout
En matière de réduction de bruit active, Bose a placé la barre très, très haut. En pratique, le Marshal Monitor II A.N.C. a encore du chemin à parcourir. Placée sur le palier maximum (de 0 à 100 % dans l’application), l’isolation n’a aucun mal à couper le son émis par les touches d’un clavier. C’est en revanche plus compliqué pour des bruits plus aigus, comme le timbre de certaines voix (mêmes quand les personnes sont éloignées). Ce léger défaut s’atténue grandement quand on lance une musique, donnant le sentiment d’être vraiment immergé dans une bulle. Bien évidemment, le casque propose également l’équivalent d’un mode transparence, utile quand il est nécessaire de garder une oreille tournée vers l’extérieur.
Une signature très chaleureuse par défaut
Il y a d’ailleurs un rendu avec et sans réduction de bruit active, surtout au niveau des basses, beaucoup plus rondes quand elle est sur ON. Restons sur les basses pour souligner leur richesse sans excès quand on fait confiance au pré-réglage de Marshall. Elles ne donnent jamais l’impression d’envahir la scène sonore, laissant la place aux aigus et aux médiums pour s’exprimer avec une aération bienvenue sans jamais se marcher dessus (les voix sont par exemple idéalement mises en avant sur des morceaux plus chantés). On a écouté différents genres — rap, métal, rock, pop — pour s’assurer que l’équilibre vaut pour tous et c’est le cas. En ressort une signature très chaleureuse par défaut, laquelle témoigne d’un certain savoir-faire du fabricant.
Vous n’aimez pas la patte Marshall ? Aucun problème. L’application propose un égaliseur permettant de créer deux profils de réglages en jouant sur cinq courbes de fréquences. Il y a également des modes préfabriqués correspondant à différents genres musicaux — hip-hop, rock, pop… — et se montrant parfois très pertinents (sur le hip-hop, on gagne en punch), parfois beaucoup moins (le mode ‘rock’ peut avoir tendance à écraser les voix). On retiendra surtout que le Monitor II A.N.C. offre beaucoup de possibilités dans sa manière de sublimer vos playlists.
Jusqu’à 45 heures
En 2020, on attend d’un casque sans fil qu’il tienne longtemps en une seule charge. On n’a aucun problème à conseiller le Monitor II A.N.C. sur ce critère puisque les 30 heures d’écoute avec réduction de bruit active enclenchée situent le casque dans le haut du panier (45 heures sans réduction de bruit active). L’autonomie est tellement élevée qu’on aurait tendance à oublier de le recharger. Comptez deux heures pour un plein, 15 minutes pour 5 heures d’utilisation.
Le verdict
Marshall Monitor II A.N.C.
Voir la ficheOn a aimé
- Belle signature sonore par défaut
- Un égaliseur, ça change tout
- Le design, à la fois stylé, pratique et confortable
On a moins aimé
- La réduction de bruit a du mal avec les voix
- L'ergonomie du bouton multidirectionnel
- Câble USB-C vers USB-A
La concurrence est rude sur le marché des casques sans fil haut de gamme à réduction de bruit active, et les ténors difficiles à déloger. Avec son Monitor II A.N.C. qui fait confiance au look rock emblématique de la maison, Marshall mise d’abord sur son savoir-faire pour convaincre. On apprécie beaucoup la belle signature sonore par défaut. On apprécie encore plus le fait de pouvoir personnaliser le rendu à l’envi à l’aide d’un égaliseur complet.
Sur la réduction de bruit active, le casque se situe dans la moyenne, ce qui signifie que Bose et Sony restent largement devant. Le Monitor II A.N.C s’avère suffisant pour isoler correctement en vue de profiter de ses morceaux de musique préférés. Mais sa difficulté à étouffer correctement les voix prouve que Marshall a encore une marge de progression sur cet argument devenu roi.
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