Le 9 mars 2020, Facebook a annoncé l’interdiction de faire de la publicité pour les masques médicaux et leur commerce en revente, dans un communiqué de presse obtenu par Numerama. Alors que l’épidémie de coronavirus touche le monde entier, la spéculation sur les masques a été l’un des premiers phénomènes marketing liés à l’événement. Alors même que leur utilité est toute relative pour des personnes qui ne font pas partie du personnel médical, des particuliers en ont fait des stocks pour eux ou pour les revendre à des prix indécents. Les réserves des hôpitaux comme celui de la Pitié à Paris ont été dévalisées, ce qui présente un risque pour les médecins et leurs patients.
Une décision, mais quels effets ?
C’est pour cela qu’en plus des publicités à leur sujet, Facebook interdit la revente de ces masques sur Marketplace, son outil de petites annonces. Du moins, théoriquement. D’après nos constatations le 9 mars 2020, Marketplace était encore truffé d’annonces pour des masques, dans toutes les régions de France, à des prix bien au-dessus du marché. On en trouvait par exemple de 0,70 € à 40 € l’exemplaire en région parisienne. Le fonctionnement de Marketplace étant similaire à un site comme Leboncoin, où les utilisateurs publient le contenu sans vérification humaine à chaque annonce, il semble pour l’instant simple de contourner la censure.
Pour ainsi dire, l’entreprise de Mark Zuckerberg ne semble pas avoir pris de mesures de censure a priori des annonces, quand bien même elle possède de puissants algorithmes de reconnaissance d’image ou de texte. Nous avons réussi à publier une annonce pour des masques médicaux (vendus 30 € l’unité), avec une photo des dits masques. Le titre de l’annonce était explicitement « masque médical ». Elle a pu être partagée sur notre mur et nous confirmons que des personnes pouvaient nous contacter pour en acquérir.
Pour être référencée dans le moteur de recherche de Marketplace, notre annonce a été mentionnée comme « en cours d’examen ». Cela dit, le temps que l’examen soit mené, elle est tout à fait disponible et indexée.
Contacté par Numerama, Facebook a affirmé que ces mesures prises depuis ce week-end seraient plus proactivement respectées « ces trois prochains jours ». Nous mettrons à jour cet article le cas échéant.
Les publicités censurées
Du côté des publicités en revanche, nos constatations tendent à montrer que notre flux a été épuré. La semaine passée, Facebook ne filtrait rien et les pires entourloupes jouant sur la peur se retrouvaient dans le flux des utilisatrices et utilisateurs ayant lu des articles sur le coronavirus.
Ces publicités sont plus faciles à censurer, puisqu’elles ne viennent pas d’utilisateurs grand public du réseau social, mais d’entreprises qui ont des enjeux financiers. Enlever l’accès au gestionnaire de publicités de Facebook, c’est une perte sèche pour le réseau social et donc une opportunité de montrer que les enjeux sanitaires passent avant les revenus.
Dans le même ordre d’idée, Facebook a offert à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des coupons publicitaires illimités pour informer les populations sur l’épidémie de coronavirus. Sur Instagram, la recherche « coronavirus » affiche des comptes certifiés des organismes de santé, afin d’éviter de noyer le discours médical derrière des publications alarmistes ou qui n’informent pas.
Mise à jour avec une déclaration de Facebook.
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