Shadow, qui commercialise un PC dans le cloud, a une sacrée carte à jouer et l’entreprise française le sait. Alors que la concurrence est en grande difficulté début 2020, elle a annoncé le 12 mars sa volonté de parfaire son internationalisation. Sa nouvelle stratégie passe par deux axes : une nouvelle offre aux États-Unis et un regard tourné vers l’Asie.
Cette communication positive, puisqu’elle parle de croissance, contraste avec le bruit médiatique qui entoure GeForce Now de Nvidia et Stadia de Google, les deux concurrents les plus sérieux de Shadow. Quand le premier cité ne cesse d’être abandonné par les éditeurs, faute d’accords commerciaux clairs, le deuxième peine encore à convaincre malgré les promesses de la firme de Mountain View (là encore, c’est surtout une question de catalogue).
Shadow accélère quand les autres freinent
Aux États-Unis, Shadow va calquer ses offres sur celles qu’il propose actuellement en Europe, annoncées avant le lancement de Stadia, avec une montée en gamme en fonction de la puissance mise à disposition des utilisateurs. Ce catalogue enrichi permet à Shadow de baisser le prix plancher à 11,99 dollars (14,99 euros chez nous) pour son offre Boost (Full HD avec GTX 1080). Suivront ensuite les options plus onéreuses Ultra et Infinite (avec la définition 4K et la technologie ray tracing au programme). On notera que ces deux options sont disponibles sur liste d’attente en France (pas avant 2021), alors que Shadow Boost est accessible à compter de juin à l’heure où nous écrivons ces lignes. A priori, le déploiement aux États-Unis n’accélèrera pas le processus.
« Les États-Unis sont une étape clé dans notre internationalisation, et nous sommes convaincus que notre produit et notre promesse de liberté sont particulièrement adaptés à ce marché, où l’industrie du gaming est forte, le jeu PC toujours plus populaire avec l’essor de l’eSport, et les utilisateurs déjà habitués à passer de la propriété à l’abonnement », souligne Jérôme Arnaud, CEO de Shadow. La réussite en Europe et le développement aux États-Unis permettent surtout à l’entreprise française de bâtir un capital confiance pour conquérir d’autres marchés, avec une vue sur l’Asie. Afin de se tourner vers l’Est dans les meilleures conditions, Shadow a signé un partenariat stratégique avec LG. Le deal est double : d’un côté, la firme coréenne entre dans le capital de Shadow, de l’autre, Shadow proposera de la valeur ajoutée aux produits commercialisés par LG.
Pour Shadow, tout l’enjeu sera maintenant d’assurer cette hausse potentielle d’utilisateurs avec un service parfaitement exécuté, basé sur des datacenters irréprochables (pour cela, il y a eu un rapprochement avec OVH en France). Face à Stadia et GeForce Now, c’est le bon moment de prendre les devants.
Ulrich Rozier, co-fondateur d’Humanoid, est actionnaire du groupe Blade (Shadow).
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