L’ordre a été émis le 15 mars pour une période qui s’étalera au moins jusqu’au 15 avril : tous les établissements recevant du public doivent fermer, sauf les commerces jugés « essentiels ». En clair : les magasins alimentaires, les pharmacies, les banques, les tabacs ou bien les stations-service. Voilà pour la théorie. En pratique, la mise en œuvre de cette instruction peut bouger à la marge.
C’est typiquement le cas des marchés ouverts, puisque les préfectures et les mairies ont la possibilité de décider au cas par cas de leur maintien. Aussi, pour permettre à la population de se renseigner sur les enseignes toujours ouvertes de celles qui ont choisi de se mettre en retrait, plusieurs initiatives ont fleuri sur le net via des cartes, y compris celles misant sur la coopération des internautes.
Google Maps tente de se mettre à jour en temps réel
Concernant la plus utilisée, Maps, Google a annoncé le 15 mars se servir « de données provenant de gouvernements et d’autres sources faisant autorité » pour dire, à la fois dans son moteur de recherche et dans son outil cartographique, « si un lieu, comme une école ou une entreprise, est temporairement fermé ». En outre, les gérants d’établissements peuvent signaler, via Google My Business, la fermeture provisoire de leurs activités pour cause de confinement.
Évidemment, la qualité des indications sur Maps dépend des informations recueillies par la firme de Mountain View, ainsi que du bon vouloir des gérants, à supposer qu’ils aient eu vent de cette initiative. À ce sujet, Google va se servir de son outil Duplex — qui avait fait beaucoup parler de lui en 2018, à la fois pour des raisons éthiques et des doutes sur la mise en scène — pour appeler automatiquement des établissements et obtenir, si possible, des données actualisées.
Les internautes coopèrent
Loin des solutions technologiques de la Silicon Valley, des approches plus artisanales ont aussi émergé depuis la mi-mars. Des approches qui s’appuient sur la coopération des internautes, à l’image de Doko Maps, qui fournit des cartes listant les lieux autorisés à ouvrir malgré le Covid-19. En date du 26 mars, 25 villes sont prises en charge, au moins en partie, dont Paris, Strasbourg, Marseille, Nantes et Bordeaux.
Le site « Ça reste ouvert », adopte une approche similaire : un nuage de points est distribué sur une carte et chacun peut indiquer en cliquant sur l’un des cercles symbolisant l’emplacement d’un établissement s’il est ouvert ou non. Les cercles verts indiquent que c’est ouvert, les gris que l’information est inconnue. Les uns comme les autres peuvent être édités à tout moment.
De son côté, Framasoft, une association qui promeut les logiciels et la culture libres, met à disposition une carte qui renseigne la situation des marchés de plein air. Un code couleur est là aussi utilisé pour préciser les différentes situations. Les marchés ne sont d’ailleurs pas les seuls lieux renseignés. On trouve également, selon les cas, des liens qui renvoient vers la source de l’information.
Vers un partage des données
Cette pluralité d’outils, qui témoigne d’un dynamisme certain et d’une volonté d’entraide pour se faciliter l’existence, a toutefois le gros inconvénient de disperser les énergies des bénévoles, car une information renseignée sur une carte ne sera pas mécaniquement répercutée ailleurs. Ce problème est toutefois connu, en particulier de Doko Maps et Ça reste ouvert, et un rapprochement est à l’œuvre.
« Vu l’urgence, il serait bon d’unir nos forces », a convenu Ça reste ouvert. « Doko Maps,
que dites-vous d’envoyer vos données dans OpenStreetMap ? Toutes les nôtres y sont déjà. Vous pouvez utiliser les données en retour, c’est open data -> parfait pour collaborer ». Une interpellation à laquelle Doko Maps a répondu favorablement dans un échange sur Twitter. L’union fait la force, dit le proverbe.
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