Nulle part ailleurs, Les Guignols de l’info, Les Nuls, Le journal du hard, Le Grand Journal, Le Service après-vente des émissions, Groland, Le zapping… En plus de 30 ans d’existence, Canal+ a su marquer durablement l’histoire de la télévision avec des émissions culte. Une marque qui a fini par être résumée par « l’esprit Canal » pour décrire l’impertinence, la décontraction et le décalage des programmes.
Si aujourd’hui personne n’ignore l’existence de la chaîne cryptée, celles et ceux qui savent pourquoi Canal+ s’appelle ainsi sont en revanche plus rares. Elle est bien sûr intimement liée à l’histoire de la télévision française. Lorsque l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) est démantelé, trois chaînes de TV voient le jour : TF1, Antenne 2 et FR3. Nous sommes alors en 1975.
Le tournant des années 80
Le tournant survient en 1982. Dans une conférence de presse, François Mitterrand, alors président de la République depuis un an, déclare « qu’une quatrième chaîne de télévision sera incessamment mise en œuvre. Elle se tournera davantage vers les retransmissions et aussi des problèmes de culture. Cette chaîne ne sera financée ni par la redevance, ni par la publicité ».
C’est un petit bouleversement : l’homme fort des socialistes ouvre la voie à la mise en place d’une chaîne privée, à côté des trois autres chaînes publiques. Mais l’implication du chef de l’État d’alors reste discutée. C’est, raconte un article de 2013 paru dans L’Express, sous le fort lobbying d’André Rousselet, futur fondateur de Canal+, que le locataire de l’Élysée finit par laisser faire.
Mais au départ, ce n’est pas André Rousselet qui a l’idée d’une chaîne à péages en France. C’est Léo Scheer, cadre chez Havas, une entreprise spécialisée en communication, conseil et publicité, qui monte ce projet, après un voyage aux États-Unis qui lui a permis de voir ce qui se faisait outre-Atlantique — comme HBO. Havas finira par s’emparer du dossier, une fois André Rousselet convaincu de son potentiel.
Ce projet s’appelle alors simplement Canal 4. Canal parce qu’il a vocation à être un canal de communication audiovisuelle. Et quatre, parce qu’il est censé devenir la quatrième chaîne française. Un an plus tard, en 1983, une convention de service public est signée entre l’État et Havas. C’est aussi à cette période que les cadres historiques — Pierre Lescure, Alain de Greef ou encore René Bonnell — rejoignent l’aventure.
Et c’est le 4 novembre 1984, à 8 h, que Canal+ voit le jour.
De Canal 4 à Canal +
Canal+ et non pas Canal 4 ? Effectivement, le nom a changé entretemps, mais il existe deux explications. La première, évoquée par exemple par France Bleu et Les Échos, soutient que c’est une erreur d’impression sur le 4 qui a donné un plus (seuls seraient apparus les traits verticaux et horizontaux et non pas le trait oblique). C’est en voyant cette impression ratée qu’André Rousselet aurait choisi Canal+.
L’Express tient une autre piste : c’est Georges Fillioud, alors ministre de la communication, qui a eu le déclic. Cette seconde explication semble être plus solide, car Pierre Lescure, qui s’est trouvé au cœur du réacteur et a côtoyé les divers protagonistes pendant des années, l’a reprise à son compte, tout comme Philippe Gildas, l’un des animateurs clés de la chaîne, dans l’un de ses ouvrages.
Reste une question : pourquoi Canal+ et pas Canal Plus ?
Selon France Bleu, Canal Plus a été envisagé pendant toute la période de pré-lancement de la chaîne. Finalement, le choix a été fait de le changer en Canal+. C’est pour ça que le terme plus n’apparaît jamais dans le logo, puisque le célèbre signe mathématique lui est préféré. De fait, seule la société d’édition de Canal Plus reprend cette formulation. Et le site web de la chaîne.
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