Les contenus de Disney+ ne seront pas disponibles en France en Ultra HD pendant toute la durée du confinement : c’est ce que la multinationale a confirmé dans son dossier de presse, que Numerama a consulté ce 6 avril.
Disney+ arrive dans l’hexagone le 7 avril 2020, après un report de deux semaines voulu par le gouvernement et certains opérateurs français. La raison officielle avancée repose sur une crainte de la saturation des réseaux Internet.
« Non disponible en période de confinement »
Dans un communiqué du 21 mars, Disney avait annoncé, non sans regret, le report de son offre uniquement en France, mais pas dans les autres pays d’Europe, où elle a été maintenue au 24 mars. Le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche et la Suisse ont donc pu avoir accès à l’offre de SVOD depuis deux semaines, mais sans avoir accès à la définition Ultra HD, comme l’avait annoncé Kevin Mayer, président en charge des relations clients : « En prévision d’une forte demande pour Disney+, nous mettons en place de manière proactive des mesures pour réduire l’utilisation globale de la bande passante d’au moins 25 % dans les pays lançant Disney+ le 24 mars. »
Pour la France, il est donc certain que le public n’aura pas accès non plus aux contenus en 4K : « Non disponible en période de confinement », peut-on lire au bas d’une page du dossier de presse de Disney+. Sur son site officiel lancé le 7 avril, Disney donne des précisions : « Suite aux préoccupations exprimées par les responsables gouvernementaux concernant l’utilisation des services à haut débit en cette période difficile, nous avons mis en place des mesures visant à réduire l’utilisation de la bande passante, tandis que, dans certaines circonstances, la diffusion en continu de contenus aux formats HD et UHD sera limitée ou indisponible.» Et de recommander ces vitesses :
- 5,0 Mbit/s pour les contenus en haute définition
- 25,0 Mbit/s pour les contenus en Ultra HD
Depuis le 17 mars 2020, les Françaises et Français sont obligés de respecter des strictes mesures de confinement afin d’aider les établissements de santé à prendre en charge les malades atteints du coronavirus, et éviter au maximum la propagation du virus. Officiellement, le confinement est pour l’instant obligatoire au minimum jusqu’au 15 avril prochain, mais il pourrait bien être prolongé.
Kevin Mayer avait ajouté dans son communiqué : « Dans les prochains jours, nous surveillerons le trafic Internet et travaillerons en étroite collaboration avec les fournisseurs d’accès pour, si nécessaire, réduire davantage les débits et nous assurer qu’ils ne sont pas surchargés par la demande des utilisateurs. » Deux semaines après le lancement simultané dans 6 pays européens, aucun gros couac n’a été observé.
De son côté, Netflix a aussi accepté de baisser le débit par défaut de ses contenus pendant une période de 30 jours à compter du 19 mars 2020.
Y aura-t-il des soucis au lancement de Disney+ en France ?
Pour des raisons techniques que nous développions dans un précédent article, il est compréhensible que Disney+ soit considéré comme gourmand en bande passante. Mais un argument reste toutefois à prendre en compte : de nombreux abonnés qui testeront Disney+ à partir du 7 avril seront soit également abonnés à Netflix, soit passeront par les offres de Canal+.
Or ces utilisateurs ne pourront pas visionner deux contenus à la fois : un film lancé sur Disney+ sera un film de moins lancé sur une autre plateforme. Une saturation semble donc fort peu probable, malgré les inquiétudes de certains opérateurs, dont Orange en première ligne. Son PDG Stéphane Richard, avait ainsi explicitement demandé le report du lancement de Disney+ en France dans une interview accordée au Figaro le 20 mars : « Le lancement de Disney va être en OTT, sans aucun contrôle de notre part. J’en ai parlé aux autorités, j’ai saisi Bercy et l’Autorité des télécoms (Arcep). Peut-être qu’un report de quelques semaines du lancement de Disney + serait opportun. »
Il est évidemment impossible d’être certains que le lancement de Disney+ se fera sans heurt, mais l’hypothèse d’une surcharge globale de la bande passante disponible, qui mettrait à mal toutes les infrastructures françaises, a tout de même tendance à s’éloigner de la sphère des possibles.
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