Si l’on voulait résumer simplement l’iPhone SE de 2020, on pourrait dire qu’il s’agit du processeur mobile le plus puissant au monde dans le corps d’un iPhone 6, avec l’appareil photo d’un iPhone XR. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de relever sur les pages des produits mises en ligne par Apple quelques différences entre les capacités photographiques de l’iPhone XR et celles de l’iPhone SE. Sur le papier, le petit nouveau vendu à prix plancher gagne quelques modes et subtilités, en photo comme en vidéo.
Nous avons encadré les différences entre les deux modèles sur les captures d’écran comparées ci-dessous. Elles sont le signe qu’Apple a emprunté à Google la philosophie derrière ses Pixel, qui ont montré que le logiciel pouvait faire autant de miracles qu’on bon équipement matériel. Jusqu’à récemment, Apple avait bien plutôt concentré ses efforts sur la maîtrise des composants, associés à un logiciel certes puissant, mais pas aussi performant que celui de Google.
Le logiciel à la rescousse du matériel
Que gagne-t-on en passant de l’iPhone XR à l’iPhone SE de 2020 ? En photo, des scènes en mode portrait et une nouvelle version du Smart HDR, gérant la luminosité des photos. En photo, les vidéos QuickTake et la stabilisation en 4K. Ces précisions sont extraites de la fiche technique et il est possible que l’iPhone SE s’avère, en pratique, également plus performant dans sa prise de clichés au quotidien. La dernière version du Smart HDR permettra déjà de belles choses, comme nous avons pu le voir lors de notre test des iPhone 11 Pro.
Comme Google en a fait la démonstration par deux fois avec les Pixel 2 et Pixel 3 (le Pixel 4 est un peu plus paresseux), en photographie mobile, le logiciel a un rôle à jouer aussi important que le matériel. En 2019, les Pixel 3a présentés par Google, vendus une bouchée de pain et équipés d’un capteur unique, prenaient sans trop de doute les photos les plus élégantes du marché. De quoi donner des sueurs froides à Apple, mais aussi à Samsung ou à Huawei qui ont tous misé sur une multiplication des capteurs pour faire moins bien que ce que Google arrivait à faire avec un seul capteur et un bon logiciel.
Avec l’iPhone 11, Apple a déjà réagi. La maîtrise matérielle, avec les trois capteurs de l’appareil, est doublée d’un progrès phénoménal côté logiciel, qui permet au smartphone haut de gamme d’Apple de régner de nouveau en maître sur cette caractéristique si recherchée par les clients. L’iPhone SE de 2020 radicalise cette philosophie : en s’appuyant sur le processeur de l’iPhone 11 Pro, Apple a des ressources pour faire tourner des algorithmes puissants directement sur le smartphone.
Dès lors, on peut imaginer sans mal que les modes portraits supplémentaires dont bénéficie l’iPhone SE soient entièrement calculés grâce au processeur et au logiciel, quand on voit ce qu’est capable de faire Google avec ses Pixel 3. C’est la même chose pour le mode QuickTake, qui permet sur un iPhone de prendre une vidéo tout en prenant des clichés en même temps, pendant le tournage. Une opération qui nécessite de la puissance de calcul, mais qui peut très bien se faire sur un capteur d’il y a quelques années encore très bon.
Notez que l’iPhone XR avait déjà une brique de cette philosophie, en étant le premier iPhone monocapteur à pouvoir utiliser le mode portrait — auparavant, Apple vantait sa technologie de mesure de la profondeur de champs grâce à la longueur focale différente des deux capteurs.
Un changement de philosophie bénéfique pour le client
Tout cela est clairement à l’avantage du client. Apple agace parfois en refusant les concessions sur la qualité de ses produits, et refusera par exemple qu’une technologie soit disponible sur un matériel plus ancien, si elle ne remplit pas les exigences d’expérience utilisateur de la marque. Peut-être que l’iPhone XR pourrait avoir les mêmes modes Portrait que l’iPhone SE, mais avec moins de puissance, prendre un cliché prendrait peut-être plus de temps : une concession dans l’expérience utilisateur que ne fera pas Apple.
L’idée derrière l’iPhone SE, et notamment la puce A13 qui l’alimente, montre qu’avec un composant central de différence, on peut améliorer l’expérience globale d’autres parties du smartphone. C’est notamment le cas de l’appareil photo, mais ce sera aussi le cas de bien d’autres fonctions à venir : avec l’une des puces mobiles les plus puissantes sur le marché, l’iPhone à moins de 500 € pourra encaisser sans broncher des années de mises à jour et de nouveaux concepts — on pense à la réalité augmentée et aux jeux vidéo, notamment.
Bref, un smartphone qui montre qu’Apple sait réagir quand la concurrence prend vraiment de l’avance.
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