C’est un sacré bouleversement qui attend les adolescents qui ont fait de TikTok leur point de rendez-vous favori : à partir du 30 avril 2020, il ne leur sera plus possible d’utiliser la messagerie privée de la plateforme s’ils n’ont pas au moins seize ans, afin d’éviter aux plus jeunes de recevoir des sollicitations indésirables, notamment à caractère pornographique, de personnes qu’ils ne connaissent pas.
Depuis le 16 avril, date à laquelle le changement de politique de TikTok a été annoncé, les membres de la communauté reçoivent des notifications les avertissant de cette nouvelle règle. Cette restriction ne concerne que la messagerie directe : il leur est toujours possible de se servir de l’application pour partager des contenus publics, essentiellement des courtes séquences les mettant en scène dans des clips musicaux.
Dans les faits, cette barrière d’âge pourra être contournée sans trop de difficulté : certes, TikTok demande à chaque internaute d’indiquer son âge au moment de l’inscription, mais le service n’est pas en mesure de vérifier si la déclaration est exacte. Il leur sera toujours possible en outre d’utiliser une adresse jetable pour ne pas à avoir s’inscrire via leur mail principal, Google, Facebook ou Twitter.
La mesure aura en revanche un impact pour les comptes déjà établis, à supposer que les vraies dates de naissance aient été renseignées, puisque leurs propriétaires auront — on le devine — plus de réticence à repartir de zéro avec un nouveau compte et une fausse date de naissance, puisqu’il leur faudra alors délaisser la notoriété qu’ils ont forgée à travers leur ancien profil.
Des controverses récentes
Le tour de vis annoncé par TikTok survient alors que l’application est accusée d’avoir un certain laxisme à l’égard de la propagation de contenus pornographiques et de la lutte contre la présence de prédateurs sexuels. En Inde et en Indonésie, des mesures de blocage provisoire ont pu être observées sur ces motifs. Aux USA, une forte amende a été prononcée pour violation de la législation pour les mineurs.
Dans la mesure où l’application est très prisée chez les plus jeunes, les comportements sur la plateforme sont scrutés de près : ainsi, il est reproché au service d’être un canal de cyber harcèlement à l’égard d’autres jeunes, de provoquer une sexualisation précoce des ados, par mimétisme social, d’être addictif ou de ne pas parvenir à empêcher des actes racistes. Des situations contre lesquelles TikTok assure agir.
Ce ne sont pas les seules polémiques qui bousculent l’application : il lui est aussi reproché un biais pro-chinois dans la modération des contenus ou d’être un vecteur d’espionnage par l’Empire du Milieu (c’est pour cela que l’armée américaine interdit TikTok pour ses soldats) ou de faire passer les données personnelles par la Chine. Il lui a même été reproché d’être un support pour de la propagande terroriste.
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