Comme YouTube avant lui, Twitter entend s’attaquer à la rumeur persistante laissant entendre que le coronavirus serait apparu à cause de la 5G ou qu’il se propagerait grâce à lui. Le réseau social annonce donc une nouvelle politique, en vigueur depuis le 22 avril : quand des tweets seront publiés suggérant un lien entre l’épidémie et l’ultra haut débit mobile, le site pourra décider de les retirer.
Plus précisément, Twitter n’entend pas réprimer tous les tweets qui discutent de ce lien hypothétique, mais plutôt ceux qui poussent à l’action : typiquement, en appelant à la dégradation des antennes-relais, qui sont les supports qui permettent de couvrir une zone avec des fréquences. Si ce phénomène ne semble pas avoir pris en France, des actes de vandalisme ont été signalés au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
« Nous avons élargi nos directives sur les allégations non vérifiées qui incitent les gens à s’engager dans des activités nuisibles, qui pourraient entraîner la destruction ou la dégradation des infrastructures 5G essentielles, ou qui pourraient provoquer une panique générale, des troubles sociaux ou des désordres à grande échelle », écrit le réseau social, dans un message publié fin avril.
Le rôle de la 5G sur l’épidémie n’est pas démontré
Il n’existe aujourd’hui aucune preuve du rôle de la 5G dans l’actuelle crise sanitaire. D’abord parce que les cartes de propagation de la maladie et de mise en route de l’ultra haut débit mobile ne se chevauchent pas parfaitement : le SARS-CoV-2 se répand aussi dans des lieux où il n’y a pas la moindre installation 5G. Cela se vérifie en France : le coronavirus est bien là alors même qu’aucun réseau 5G commercial n’est opérationnel.
Sur le plan génétique ensuite, les études concluent de façon quasi unanime à une origine animale de la maladie, qui peut être démontrée entre autres par la phylogénétique. Cette discipline permet d’élaborer des arbres généalogiques et des liens de parenté entre, par exemple, différents virus présents dans la nature, ce qui permet ainsi d’écarter l’idée d’un agent pathogène artificiel.
L’origine du SARS-CoV-2 est toujours en débat. Deux espèces sont envisagées : la chauve-souris ou le pangolin. Pour l’OMS, le premier animal serait le réservoir naturel du virus. En effet, ce virus « appartient à un groupe de virus génétiquement apparentés, dans lequel on retrouve également le SARS-CoV et plusieurs autres coronavirus isolés chez certaines populations de chauves-souris ». Rien à voir avec la 5G, donc.
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