« Je ne pensais pas qu’il atteindrait l’Europe et les États-Unis, j’étais surpris », a confié Onel de Guzman, le Philippin à l’origine de l’un des plus célèbres vers informatiques de l’histoire, baptisé I Love You. C’est un journaliste indépendant, Geoff White, qui a, après plusieurs jours d’enquête, réussi à retrouver celui qui est désormais quadragénaire et vit une existence tranquille à Manille, la capitale des Philippines.
Il a raconté quelques-uns des échanges qu’il a eus avec de Guzman dans plusieurs médias anglophones comme le Telegraph le 3 mai, repris en France par le Monde.
Geoff White, qui travaille sur un livre sur le sujet de la cybercriminalité, a visiblement eu une conversation peu nourrie avec le créateur de I Love You, mais les quelques informations qu’il en a tirées restent intéressantes pour comprendre comment ce ver informatique a été inventé.
« Je me suis dit, tout le monde veut un petit-ami »
ILOVEYOU a été envoyé le 4 mai 2000, il y a vingt ans, et il a infecté en quelques jours des millions d’ordinateurs. Il s’agissait d’un email dont l’objet était la fameuse déclaration d’amour. Il contenait une pièce jointe nommée LOVE-LETTER-FOR-YOU.txt.vbs. À partir du moment où un utilisateur l’ouvrait, un script se déclenchait et lançait la propagation d’un ver à travers la messagerie Outlook. En quelques jours, les ordinateurs de la CIA étaient touchés, tout comme ceux du Parlement britannique.
Onel de Guzman avait alors 24 ans et venait de créer l’un des virus les plus viraux au monde. Il avait pourtant déjà mis le doigt sur une faille humaine, qui a aidé à propager le ver : « Je me suis dit, tout le monde veut un petit-ami, tout le monde veut être aimé de quelqu’un, alors je l’ai appelé comme ça ». I Love You est né.
Au cours de son entretien avec Geoff White, l’homme explique avoir d’abord envoyé le premier courriel à un contact de Singapour, n’imaginant pas qu’il allait dépasser les frontières. « Il a appris l’existence du chaos général qu’il avait causé lorsque sa mère lui a dit que la police recherchait un hacker à Manille », raconte le journaliste.
À l’époque pourtant, les Philippines n’avaient aucune loi contre le hacking : Guzman s’en est sorti sans aucune peine de prison, ni même une amende. Aujourd’hui, il passe ses journées, en toute discrétion, dans son petit atelier de réparation de téléphones.
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