L’innocuité du Linky sur la santé humaine n’a pour l’heure pas été mise en défaut. De nouvelles mesures montrent que les ondes du compteur communicant sont particulièrement faibles et ne sont pas permanentes.

C’est une nouvelle étude qui vient appuyer un peu plus l’innocuité de Linky sur la santé humaine, alors que son déploiement se poursuit en France. L’Agence nationale des fréquences a rendu public un nouveau rapport étudiant l’exposition du public aux ondes radioélectriques. Il ressort de cette analyse, publiée le 14 mai, que les compteurs communicants émettent très peu et seulement par intermittence.

Pour arriver à cette conclusion, une campagne de mesures ouverte aux particuliers et aux collectivités locales a été organisée en 2019. Cette opération, qui était gratuite et s’est déroulée sur l’ensemble du territoire métropolitain (dans des habitations ou des lieux accessibles au public), a permis d’opérer 287 contrôles. C’est bien plus que la précédente campagne, survenue en 2018, avec 178 mesures.

Faible intensité des ondes constatée

L’ANFR tire trois enseignements de cette analyse.

D’abord, les niveaux d’exposition aux ondes qui ont été mesurés en 2019 sont bas et très éloignés des seuils réglementaires établis en 2002, et qui se basent sur les connaissances scientifiques de l’époque. L’écart est d’un facteur 20, voire 90. Ces seuils sont d’ailleurs eux-mêmes très précautionneux, avec une marge de sécurité d’un facteur 50 par rapport aux effets thermiques observés en laboratoire.

Cet effet thermique désigne un échauffement des tissus dû aux ondes, lorsque celles-ci sont très intenses. Cette observation permet de fixer un seuil expérimental, à partir duquel un seuil réglementaire bien inférieur est fixé. La plupart du temps les mesures sont-elles mêmes encore plus basses. Ces mesures se sont en volt par mètre (V/m), une unité de mesure qui décrit l’intensité du champ électrique.

Ensuite, le fait est que Linky n’émet pas en permanence. L’agence remarque qu’aucun rayonnement de courant porteur en ligne (CPL) n’a été détecté pour la moitié des mesures, alors même que le temps de mesure moyen était d’une heure. Cela est dû au fonctionnement du Linky, qui communique avec l’extérieur selon une périodicité variable, dépendant notamment du nombre de compteurs dans la zone.

Un compteur Linky. // Source : Benoît Prieur

Un compteur Linky.

Source : Benoît Prieur

Deux types de communication ont lieu. Lors de la collecte quotidienne, lorsque Linky est interrogé par le concentrateur du quartier pour les relevés de la veille. Et pour surveiller l’état général du réseau basse tension. Ce même concentrateur interroge régulièrement les compteurs de sa zone. Dès lors, un Linky est sollicité plusieurs fois dans la journée, mais avec plusieurs dizaines de minutes d’espacement.

Enfin, l’exposition aux ondes chute brutalement dès que l’on s’éloigne un peu du compteur, ne serait-ce que de quelques centimètres. En général, les mesures se déroulent à 20 cm du compteur, là où les valeurs maximales ont été relevées. Or, les compteurs sont d’ordinaire installés dans les habitations à des endroits où il y a très peu de passage et où l’on ne reste pas longtemps.

« Les mesures réalisées à plus de 40 cm du compteur montrent des niveaux de champs plus faibles qu’à proximité du compteur, ce qui illustre que la distance est un paramètre majeur pour l’exposition. Dès qu’on s’éloigne de quelques dizaines de centimètres de la source de rayonnement, le niveau d’exposition baisse fortement », écrit l’ANFR. Et devenir en pratique quantité négligeable au-delà.

Les mesures de la campagne conduite en 2019 s’inscrivent dans la droite ligne des autres relevés effectués par l’ANFR en 2015 et 2016, et en 2018 et 2019. Pour sa part, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) concluait en 2016 « à une faible probabilité que l’exposition [à Linky] engendre des effets sanitaires à court ou long terme ».

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