Sur Google Chrome, la publicité en ligne sera à l’avenir légère ou ne sera pas. À partir du mois d’août 2020, l’entreprise américaine a l’intention de publier une mise à jour de son navigateur web pour surveiller l’impact des annonces sur les performances du PC (ou du smartphone) et, le cas échéant, bloquer les encarts qui sollicitent trop les ressources du terminal.
Pour Google, dont les revenus proviennent essentiellement des réclames, il est crucial que les pubs constituent une expérience agréable pour l’internaute, pour éviter de le pousser à prendre des mesures radicales, comme l’emploi d’un bloqueur de publicités. Il ne faut donc ni entraver la navigation, ni gâcher la lecture d’un article et qu’elle s’affiche rapidement et discrètement à l’écran.
Bien sûr, ce que Google considère comme une expérience satisfaisante ne correspond peut-être pas au sentiment de tel ou tel internaute envers les pubs. Toutefois, l’entreprise cherche un juste milieu : en 2018, la firme de Mountain View a ainsi lancé un bloqueur de publicités intégré à son navigateur qui se consacre aux annonces jugées envahissantes, sur mobile comme sur PC.
Ce dispositif s’attaque à plusieurs problèmes : une pop-up s’affichant par-dessus la page visitée ; une vidéo en lecture automatique avec du son ; une publicité qui occupe plus de 30 % de l’espace visible ; ou encore des publicités de grande taille qui persistent à l’écran lors du défilement de la page. Mais ce mécanisme ne s’occupe pas de la qualité technique des publicités. En clair, de leur effet sur la machine.
Google pousse à des publicités plus légères
« Nous avons récemment découvert qu’une fraction de publicités consomme une part disproportionnée des ressources de l’appareil, telles que la batterie et la bande passante, sans que l’utilisateur le sache. Ces publicités peuvent épuiser la durée de vie de la batterie, saturer des réseaux déjà tendus et coûter de l’argent », écrit Google dans son billet de blog annonçant les changements à venir.
Si Google n’en fait pas mention dans son message, cette décision pourrait aussi avoir des répercussions favorables sur le plan environnemental. Si les études sur le sujet sont rares, complexes et comportent une dose d’incertitude, l’une des plus abouties en la matière estimait en 2016 que la consommation mondiale en énergie de la publicité numérique équivalait à 1,5 fois celle de la région île-de-France.
Dans la mesure où ces publicités mobilisent de fait l’énergie des terminaux et la bande passante des réseaux de télécommunications, l’établissement de limites à ne pas dépasser sous peine de blocage est susceptible de réduire ou du moins de limiter une hausse de la consommation énergétique (106 térawattheures (TWh), en 2016) et de la pollution (60 mégatonnes d’émissions de CO2 en 2016).
Google explique avoir observé les statistiques de Chrome sur le terrain de la publicité afin de déterminer les seuils qui lui semblent acceptables pour déployer cette future mesure : cela concerne les annonces qui consomment au moins 4 Mo de données réseau, utilisent 15 secondes du CPU sur une période de 30 secondes, ou 60 secondes en utilisation totale.
D’après les observations de l’entreprise américaine, seules 0,3 % des publicités passées en revue dépassent ces limites. Mais à l’échelle d’une entreprise comme Google, et au regard de la place occupée par la publicité sur le web, cette statistique cache en fait des millions de réclames. Et ces 0,3 % comptent pour 27 % de la bande passante et 28 % de l’usage du processeur, par rapport au reste des publicités.
À partir d’août, donc, les publicités qui ne respectent pas ces plafonds ne s’afficheront pas chez l’internaute. À la place, l’encart montrera une erreur avec un lien qui renverra à une page d’explication. Selon Google, ce dispositif a besoin encore d’être testé quelques mois avant un déploiement à grande échelle. Un délai que les publicitaires pourront utiliser aussi pour optimiser leurs annonces d’ici là.
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