C’est fait : l’outil nommé Notification d’exposition conçu par Apple et Google pour aider les États et les agences de santé à créer des applications de traçage des contacts est sorti. Il est disponible sur les iPhone à partir de la mise à jour d’iOS 13.5 et sur les smartphones Android compatibles par une mise à jour des Google Play Services.
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Qu'est-ce que le traçage des contacts ?D’après les deux entreprises, qui ont profité de cette sortie pour une communication commune à laquelle Numerama a pu assister, 22 pays ont collaboré avec elles pour construire des applications de traçage des contacts, ainsi que plusieurs états américains. « Plusieurs autres pays sont attendus dans les semaines qui viennent », précisent les entreprises. Cela signifie que les applications des pays qui ont choisi cette approche décentralisée pour faire du traçage des contacts peuvent commencer à proposer leurs applications dès aujourd’hui.
L’Allemagne et l’Italie dans les 22
En Europe, on sait que l’Allemagne, la Suisse, l’Irlande, les Pays-Bas, la Lettonie et l’Italie utilisent ces outils qui garantissent un bon fonctionnement des applications et que le Royaume-Uni a un plan B reposant sur la Notification d’exposition d’Apple et Google si son application reposant sur un protocole maison ne fonctionne pas. Testée depuis quelques semaines, elle montre très rapidement ses limites, même sur Android. Limites qui semblent difficiles à contourner pour le StopCovid français : les outils classiques mis à disposition des développeurs pour encadrer l’usage du Bluetooth ne permettent pas d’avoir un contrôle poussé en arrière-plan, autant pour des problèmes de préservation de la batterie que pour des enjeux liés à la vie privée.
Depuis son annonce, le gouvernement français a initié des négociations notamment avec Apple, pour que le géant fasse une exception. Quand on sait qu’il a récemment, une nouvelle fois, refusé au FBI un allègement de la sécurité de ses utilisateurs, on se doutait bien qu’il ne transigerait pas. Ce qui n’a pas empêché la communication de l’équipe projet chapeautée par Cédric O de tourner à plein régime : le secrétaire d’État au numérique, après avoir été mis à l’écart lors du plan déconfinement, a assuré que le projet suivait bien son cours et que ses équipes avaient trouvé un « moyen » de contourner les restrictions d’Apple. Quoi qu’il en soit, qu’elle fonctionne ou non, l’application StopCovid a une deadline administrative aujourd’hui : elle sera présentée à l’Assemblée le 27 mai.
Une API compatible avec les volontés de faire du traçage des contacts transfontalier de l’Europe
Dans leur intervention, les deux entreprises ont rappelé qu’elles étaient en phase avec les volontés de l’Europe concernant la compatibilité transnationale de ces applications : « Si des applications utilisant chacune un protocole différent sont lancées, elles ne pourront pas communiquer entre elles. » C’est pour cela que, vu le caractère international de la pandémie, les entreprises ont proposé des outils qui pourront faire communiquer les smartphones du monde entier. Un autre écueil de StopCovid, qui repose sur le protocole français ROBERT, développé par l’Inria et déjà écarté par des pays européens frontaliers.
Cette capacité de faire contact tracing international encore peu mise en évidence est saluée par Paola Pisano, la ministre de l’Innovation et des technologies italienne, pays misant beaucoup sur le tourisme pour sa relance : « La solution offre une interopérabilité accrue avec d’autres applications des pays frontaliers. Cela facilite également le partage des clés de citoyens étrangers de manière sécurisée et respectueuse de la vie privée ».
Du côté de la Suisse, Sang-Il-Kim, directeur de la transformation au bureau fédéral de la santé publique, préfère mettre en avant le fait que cette API a été intégrée assez naturellement à l’application SwissCovid : l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne était après tout à l’origine du protocole décentralisé européen DP-3T, très similaire à l’approche choisie par Apple et Google.
En clair, avec son application basée sur un protocole qu’elle est la seule à avoir choisi et des outils qui ne garantissent pas son bon fonctionnement, la France est bien seule.
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