Chez Samsung, quelle que soit la catégorie de produits, on adore multiplier les références. Prenons par exemple le segment des télévisions, plus spécifiquement la famille des QLED : en 2020, rien que dans la définition 4K, on dénombre quatre spécimens, avec des tailles allant de 43 à 85 pouces. On a jeté notre dévolu sur le Q95T, le plus haut de gamme des QLED 4K, et on a voulu axer nos tests sur un point important : le gaming, en cette année où le marché accueillera la PS5 et la Xbox Series X.
Le Q95T empile plusieurs arguments : design minimaliste avec boîtier OneConnect, processeur épaulé par une intelligence artificielle, refonte de l’interface, rétroéclairage Full LED avec 120 zones, port HDMI 2.1 (gros plus pour le jeu vidéo, justement). Avec cette référence, Samsung cherche à regarder les rivaux OLED dans les yeux, ce que parvenait déjà à faire son prédécesseur (le Q90R).
L’argument OneConnect
Le Q95T ressemble énormément au Q90R. On a affaire ici à un téléviseur avec des bords fins — mais un cadre robuste — relié à un boîtier déporté qui rassemble toute la connectique. C’est un gros plus pour l’installation, puisque cela permet à Samsung de jouer sur la finesse (3 centimètres partout) et de faciliter l’accroche murale (qui peut condamner certains ports). Autrement, le pied, très lourd, reste central et donne l’impression que l’écran flotte dans les airs. En termes de design, la firme prône le minimalisme, l’élégance et la simplicité. Le Q95T n’a dès lors aucun mal à se fondre dans un intérieur.
L’impression que l’écran flotte dans les airs
Bonne nouvelle : le pied élève suffisamment la télévision — un peu plus de 9 centimètres — pour que l’on puisse poser une barre de son sans qu’elle ne vienne obstruer le bas de l’image. Les constructeurs ne pensent pas tous à ce désagrément, et c’est un atout en plus pour le Q95T — ultra polyvalent par définition.
En ce qui concerne la télécommande, on ne change pas une équipe qui gagne : la One Remote Control, réservée au haut du panier chez Samsung, répond parfaitement aux attentes. Derrière son look riquiqui, elle concentre toutes les qualités attendues en termes de fonctionnalités, d’ergonomie et de finitions. Seule l’absence de rétroéclairage des touches est à déplorer, mais c’est un argument hélas trop rare sur le marché.
La crème pour le gaming
En 2020, Samsung continue de dire non à l’OLED, technologie d’affichage plébiscitée par LG — son immense rival. Il estime pouvoir faire la différence grâce au QLED, qui ajoute une couche de nanocristaux liquides entre l’écran LCD et le système de rétroéclairage LED. Pour garantir des noirs profonds, ou disons presque aussi profonds que l’OLED (dont les pixels émettent leur propre lumière), le rétroéclairage doit être ultra performant. Dans le cas du Q95T, on parle d’un dispositif Full LED à 120 zones, couplé à une meilleure gestion de l’énergie électrique. Bizarrement, le Q90R, qu’il remplace, en a beaucoup plus (480).
Ce chiffre nettement à la baisse se traduit par des défauts plus visibles. Durant nos tests, on a pu constater un rétroéclairage moins uniforme et un blooming parfois très visible (par exemple, un logo de chargement dans une session de jeux vidéo). Malgré tout, les noirs s’affichent avec une belle tenue, entre profondeur et nuance garantissant une lisibilité appréciable dans les séquences les plus sombres. Avec 480 zones, on se dit que le Q95T aurait pu aller encore plus loin et se rapprocher d’autant plus des performances affichées par l’OLED.
Personne ne pourra prendre le Q95T à défaut sur la puissance lumineuse, capable de grimper à 2 000 nits (ce qui est beaucoup trop). Grâce à cette impressionnante réserve, le téléviseur peut être utilisé sans problème dans un environnement éclairé et fournir un spectacle HDR ébouriffant — que ce soit pour les films, les séries ou les jeux vidéo. Il est juste dommage que Samsung s’évertue à refuser le format Dolby Vision, de plus en plus répandu (Blu-ray UHD, Netflix…).
Un spectacle HDR ébouriffant
Comme toujours avec Samsung, le traitement d’image a tendance à en faire un peu trop en sortie de carton. Il ne faut pas hésiter, en partant du mode Standard, à calmer le jeu sur les couleurs (les rouges sont agressifs), à réduire la luminosité et à désactiver certaines options pensées pour améliorer le rendu (le compensateur de mouvements est pertinent à faible dose). On déconseille aussi de cocher le mode intelligent, qui adapte l’image et le son en fonction des conditions de la pièce : il vaut mieux un réglage unique adapté pour tout, qu’un spectacle qui ne fait que bouger. En tout cas, après quelques ajustements, le Q95T propose une image pleine de peps, avec une dynamique qui saute aux yeux, une belle vivacité dans les couleurs et un piqué ciselé moins artificiel. Après plusieurs générations, l’intelligence artificielle épaulant le processeur fait moins de zèle.
Samsung est la marque préférée des joueurs depuis des années et ce n’est pas le Q95T qui va changer ce statut. Bien au contraire. Il suffit de regarder son input lag pour s’en convaincre : une fois le mode jeu enclenché, il peut descendre sous la barre des 10 ms. Il dispose par ailleurs des technologies Auto Low Latency Mode (qui active le mode Jeu automatiquement dès qu’une source idoine est détectée) et VRR (amélioration de la netteté des mouvements en ajustant constamment la fréquence d’actualisation des images envoyées par la source vers l’écran). Il y existe même un mode Game Motion Plus pour éliminer le flou et les vibrations sans trop d’incidence sur l’input lag (un peu plus de 20 ms). En toute franchise, il ne sert pas à grand-chose.
Paré pour le présent, le Q95T l’est également pour l’avenir avec la présence d’un port HDMI 2.1 — capable d’afficher de la 4K à 120 Hz. Pour les consoles de demain — la Xbox Series X et la PS5 –, c’est une excellente nouvelle, même si Samsung aurait pu en mettre deux pour éviter d’avoir à faire un choix sur celle qui sera branchée dessus en cas d’acquisition des deux (le port HDMI en question est symbolisé par une manette).
Le meilleur ami des joueurs
Avec autant de cordes à son arc, le Q95T est le meilleur ami des joueurs, qu’ils évoluent sur PC (1440p et FreeSync au menu) ou sur console. Là encore, c’est la puissance lumineuse qui impressionne le plus tant elle permet aux jeux de briller de mille feux, avec un rendu éclatant qui en met plein les yeux (surtout les productions en HDR, où les effets visuels sont encore plus appuyés) et des aplats maîtrisés. On n’a rencontré aucun problème de fluidité et le Q95T est à l’aise avec tous les genres — y compris les jeux d’action particulièrement exigeants (par exemple, Sekiro).
Tizen continue de se peaufiner
On fait souvent l’éloge de l’écosystème embarqué dans les téléviseurs Samsung. Contrairement à certains constructeurs, comme Sony et Philips, la multinationale délaisse volontiers Android TV pour s’en remettre à son propre système d’exploitation : Tizen OS. Et on ne voit pas pourquoi il s’en passerait tant il se révèle à la hauteur des attentes. Ultra complet en termes d’applications disponibles (MyCanal, Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, Apple TV… tout y est), il assure également côté polyvalence. En 2020, il gagne par exemple l’intégration native d’Amazon Alexa, qui n’a plus besoin d’un périphérique externe pour être sollicité. Preuve de l’ouverture dont fait preuve Samsung à ce sujet, il y a toujours AirPlay 2 pour diffuser rapidement des contenus depuis un appareil Apple.
En parallèle, Samsung intègre la fonctionnalité MultiView, qui permet d’incruster un contenu lu sur son smartphone sur la télévision (picture-in-picture). Cela peut s’avérer utile pour regarder un match de foot tout en ayant accès à son flux Twitter rempli de commentaires qui défilent en temps réel. Ce mode d’affichage est un peu capricieux à lancer et ne fonctionne pas avec toutes les applications. Mais il y a fort à parier que Samsung le peaufinera avec le temps.
À noter enfin que le Q95T s’accompagne d’une refonte de l’interface, avec un habillage coloré en bleu doux pour les yeux et une disposition en carré pour afficher plus d’éléments sans manipulation. Toujours aussi fluide, la navigation a néanmoins tendance à se complexifier à mesure que Samsung ajoute plus de briques à son écosystème. Au démarrage, la mosaïque de possibilités est immense et il y a de quoi se perdre dans les menus et les sous-menus.
Le verdict
Samsung QE65Q95T
Voir la ficheOn a aimé
- Design pratique et efficace
- Tizen OS
- Paré pour le gaming d'aujourd'hui et de demain
On a moins aimé
- Interface très chargée
- Pourquoi des zones de rétroéclairage en moins ?
- Le Dolby Vision continue de manquer à l'appel
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