« J’ai passé mon temps à lire à quel point l’automatisation et l’intelligence artificielle allaient piquer nos emplois, et c’est fait — une IA m’a volé mon travail », témoigne un employé de PA Media, cité par The Guardian dans un article publié le 30 mai. Comme d’autres, il est la victime d’une décision prise par Microsoft, qui souhaite remplacer des journalistes par des robots pour alimenter son site MSN, son navigateur Edge ou encore l’application Microsoft News.
Plusieurs dizaines de personnes sont concernées : The Guardian en mentionne 27, toutes salariées de PA Media, pour le Royaume Uni tandis que Business Insider fait état de 50 emplois touchés aux États-Unis. La multinationale a indiqué que cette stratégie n’était aucunement liée à la crise du coronavirus — malgré des revenus publicitaires qui ont chuté pour les médias ces dernières semaines –, mais à une réévaluation stratégique.
Faut-il faire confiance aveuglement à une intelligence artificielle ?
« Comme toutes les entreprises, nous réévaluons régulièrement nos activités. Cela peut conduire à des investissements plus importants dans certains domaines et à du redéploiement dans d’autres », confie un porte-parole de Microsoft, qui estime que les tâches de ces journalistes peuvent être assumées par un algorithme. Les concernés sont chargés d’alimenter divers portails en sélectionnant et rééditant des articles tirés d’internet (les revenus publicitaires sont partagés avec les différentes sources).
La question de la confiance placée dans une intelligence artificielle au moment de procéder à une sélection est légitime alors que la curation réalisée par un humain a porté ses fruits pendant de nombreuses années. Plusieurs employés de PA Media estiment d’ailleurs que la substitution à un robot est risquée dans le sens où ils doivent suivre des règles strictes. Effectivement, l’idée n’est pas de faire du remplissage mais de proposer des contenus intéressants, appropriés et variés, pour couvrir l’information et les sujets d’actualité de manière globale. En prime, contrairement à un robot, un humain est plus à même de mettre en exergue un petit média qui proposerait un article enrichissant, plutôt que de tourner en boucle avec des mastodontes du secteur. Une IA, si développée soit-elle, n’irait pas aussi loin dans la subtilité.
En matière de qualité de la ligne éditoriale, c’est l’un des sujets qui a été largement débattu dans un autre domaine : le streaming musical. Contre Spotify qui met en avant la pertinence de ses recommandations algorithmiques, Apple Music a préféré embaucher des humains capables de créer des playlists de qualité.
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