L’idée d’équiper toute la population de Singapour d’un bracelet électronique de traçage des contacts passe difficilement. Depuis le 6 juin, une pétition lancée sur Change.org appelle le gouvernement de la cité-État à renoncer à ce projet, qui est censé venir combler les insuffisances de TraceTogether, l’équivalent local de l’application StopCovid. En date du 9 juin, il y avait près de 40 000 signataires.
À l’origine de cette fronde se trouvent les propos du ministre en charge de l’initiative « Smart Nation », début juin. Vivan Balakrishnan indiquait qu’un appareil portatif était en cours de développement et qu’il pourrait être utilisé sans avoir besoin d’un smartphone. « Si cet appareil portable fonctionne, nous pourrons alors le distribuer à tout le monde à Singapour », ajoutait-il.
Singapour multiplie les initiatives technologiques
L’idée d’un accessoire connecté fait suite au constat que l’application singapourienne de traçage des contacts n’a pas forcément eu les effets escomptés, malgré une population que l’on présente comme technophile. Des clusters d’infection sont quand même apparus, notamment auprès de travailleurs immigrés, très présents dans le pays et étant soumis à une forte promiscuité.
Ainsi, le gouvernement a dû se résoudre à imposer un confinement généralisé alors que l’épidémie semblait initialement jugulée. Mis en place début avril, il est encore actif début juin, avec des conséquences économiques fâcheuses. Face à une reprise de la contagion et constatant que TraceTogether ne suffit pas, Singapour a imaginé d’autres stratégies, dont SafeEntry, pour obliger les individus à scanner un code QR en entrant et en sortant des lieux publics.
En France, l’emploi d’objets connectés fait aussi l’objet de discussions. Withings fait par exemple partie des partenaires du projet StopCovid et a réussi à marcher l’application sur une montre connectée. Quant à Sigfox, il y est aussi favorable et soutient le concept de badges connectés — ce qui n’est pas étonnant, vu qu’il a proposé au gouvernement français de les fabriquer. Ces appareils à bas coût seraient surtout destinés aux personnes qui n’ont pas de smartphone. Facultatifs, mais dont l’usage serait fortement encouragé, ils pourraient être produits au cours de l’été ou à l’automne.
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