Sur le vélo, Apple est en retard. En 2019, alors que Plans connaissait une première refonte, les trajets à vélo n’étaient toujours pas à l’ordre du jour. En 2020, l’entreprise de Cupertino a annoncé une énorme refonte de son interface, prenant enfin en compte les trajets pensés pour les cycles. Mais les ingénieurs d’Apple sont prudents. Peut-être que le lancement précipité de Plans en 2012, un fiasco dont l’industrie se souvient, les retient de faire des sorties trop hâtives.
Et la prudence est un euphémisme : au lancement de la nouvelle version de Plans avec iOS 14, le vélo ne sera disponible que dans 5 villes. New York, Los Angeles, San Francisco, Beijing et Shanghai. Trois villes américaines, deux villes en Chine. Le reste du monde ? Il faudra attendre.
Les arguments d’Apple Plans pour le vélo
Mais Apple ne manque pas d’arguments pour nous faire désirer la version vélo des trajets Plans. Aujourd’hui, de nombreuses applications existent pour faire des trajets cyclables sur iOS et Android — et le géant du GPS Google Maps est extrêmement polyvalent et renseigné côté vélo. Pour tirer son épingle du jeu, Apple Plans souhaite mettre en avant une expérience vélo vraiment pensée autour de cet usage, qui passe par plusieurs différences avec l’application de navigation que l’on connaît.
- Tout d’abord, il faut savoir que les trajets en vélo sont ajoutés en prenant en compte les particularités des villes dans lesquelles ils seront disponibles. Apple ne souhaite pas utiliser des données déjà disponibles telles quelles, mais constituer son propre jeu pour proposer ses propres fonctionnalités. Par exemple, une ville comme Montreuil autorise les vélos à contresens dans toutes ses rues : une donnée à prendre en compte pour concevoir un itinéraire à la fois rapide et fiable, d’autant plus si le trajet traverse plusieurs villes.
- Les trajets à vélo ont la sécurité du cycliste en tête et écriront à chaque fois de quel type de route il s’agit : piste cyclable bordée, voie partagée avec les autres usagers, chemin, etc. Plans pourra également donner des informations précises sur des obstacles présents sur les trajets : un escalier à monter, un moment où il faut descendre du vélo, etc.
- Les dénivelés seront clairement représentés dans l’application, comme dans ses concurrentes. Mais Apple ajoute un petit détail pertinent pour le cycliste non motorisé : l’interface montre où l’on en est dans une pente. Cela permettra de mieux anticiper l’effort qu’il restera à faire.
- Les informations contextuelles qui apparaissent sur la carte seront également personnalisées pour les cyclistes : un vélo n’a pas besoin de savoir qu’une station d’essence se trouve à proximité. En revanche, les magasins de réparation de vélo seront indiqués, tout comme les toilettes publiques.
- Enfin, et c’est peut-être ce qui pourra faire préférer Plans à Google Maps ou aux applications dédiées, Apple a pensé la navigation à vélo pour un support monté sur le guidon. Les angles de vue, la lecture des éléments à l’écran et les différents zooms qui apportent des précisions sur le trajet ont été tous conçus pour ce type d’utilisation, qui diffère d’un socle voiture ou d’un smartphone tenu en main.
Toutes ces petites spécificités pourront permettre à Plans de s’imposer comme une excellente application sur iOS pour faire du vélo. Reste que la concurrence a de l’avance et changer les habitudes des cyclistes ne va pas être simple. Comme souvent avec Apple, ce sera probablement l’écosystème qui finira par convaincre : entre l’intégration à l’Apple Watch et les différentes options que nous venons d’évoquer, cela sera plus évident d’utiliser Plans qu’un concurrent.
En France, pour le moment, cette question ne nous concerne pas.
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