Google n’est peut-être pas le champion du privacy by design, car son modèle d’affaires demeure basé sur la publicité ciblée et la monétisation des données, mais il n’en demeure pas moins qu’il évolue : le recours accru à certains procédés cryptographiques — comme la confidentialité différentielle — le montre. Tout comme d’ailleurs la suppression automatique de certaines données collectées.
Car voilà la dernière idée du géant du net en matière de confidentialité et de vie privée : supprimer par défaut certaines données, automatiquement, sans que l’internaute n’ait rien à faire. Il s’agit en fait du prolongement d’un service lancé au printemps 2019 qui permet d’effacer des informations de plus de 3 ou 18 mois. Désormais, tous les nouveaux comptes seront réglés sur une suppression automatique au bout de 18 mois.
Suppression par défaut au bout de 18 mois
Qu’entend-t-on par suppression automatique au bout d’un an et demi ? Il ne s’agit bien sûr ni du compte ni du stockage des contenus, comme les mails, les photos ou les vidéos — ces fichiers ont au contraire vocation à être gardés indéfiniment, tant que l’internaute ne décide pas lui-même de les supprimer. Sont en fait visés l’historique de localisation, les recherches, les données vocales et les données d’activité YouTube.
« Nous sommes guidés par le principe selon lequel les produits ne doivent conserver les informations que le temps qu’elles vous sont utiles », justifie Google dans un billet de blog, signé par son patron, Sundar Pichai. « Cela améliore les pratiques actuelles de l’industrie et garantit [par exemple] que YouTube peut continuer à faire des recommandations de divertissement pertinentes en fonction de ce que vous avez regardé ou écouté dans le passé ».
Concernant les utilisateurs actuels, Google n’entend pas néanmoins activer par défaut ce réglage. Interrogé à ce sujet par Numerama, Éric Tholomé directeur produit senior pour Google Maps, explique la réticence de l’entreprise à prendre les utilisateurs actuels par surprise, avec un réglage pouvant modifier potentiellement leurs habitudes : « ce ne serait pas souhaitable qu’on supprime leurs données sans qu’ils soient demandeurs ».
Éric Tholomé ajoute que l’entreprise a aussi envisagé de passer à une suppression par défaut au bout de 3 mois. « La question nous a fait beaucoup réfléchir », admet-t-il. Les usages des internautes ont été observés, une évaluation de l’impact d’une telle évolution a été menée. « C’est ce qui nous a fait converger sur ce réglage ». Le groupe s’attend toutefois à une réduction moyenne des quantités de données stockées par utilisateur, à mesure qu’il y aura de nouveaux comptes créés.
La firme de Mountain View a toutefois opté pour un juste milieu : des notifications vont être envoyées à tout le monde, notamment par mail et via les produits et services concernés. Le groupe entend même mettre à profit la page d’accueil de son moteur de recherche, qui est le point de passage de la quasi-totalité des internautes. Une information et un lien seront placés sous la barre de recherche.
Évidemment, cette suppression automatique de certaines données stockées par Google, si elle est imposée par défaut, reste modifiable à tout moment, par les utilisateurs actuels et par les nouveaux comptes. Ainsi, l’entreprise rappelle qu’il est toujours possible de changer ce paramètre, en le passant à 3 mois, supprimer de façon ciblée telle ou telle information ou bien demander une conservation indéfinie.
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