« Et si les femmes faisaient le premier pas et envoyaient le premier message ? » : sur le site de Bumble, l’entrepreneuse américaine Whitney Wolfe Herd revient sur les origines de l’application, dans une lettre publiée l’an dernier. En 2014, la co-fondatrice de Tinder a créé Bumble. L’année suivante, le service comptait plus de 15 millions de conversations et 80 millions de match.
Sur Bumble, une règle rythme les échanges entre les utilisateurs de genre masculin et féminin : ce sont les femmes qui envoient le premier message. Dans le cas de discussions entre personnes de même genre, les deux personnes peuvent envoyer un message en premier. Pour Whitney Wolfe Herd, l’app est ainsi « 100 % féministe » et encourage l’égalité dans la séduction entre personnes de genre différent.
Mais pourquoi avoir choisi le nom Bumble ?
La reine des abeilles aux commandes
L’entrepreneuse a répondu à cette interrogation en novembre 2015, dans une interview accordée à Esquire : « Je ne plaisante pas — j’ai probablement passé deux semaines sur un générateur de mots russes. Et puis Michelle, notre membre du conseil d’administration, est arrivée avec le nom. Au début, nous avons tous levé les yeux au ciel, mais ensuite nous y avons réfléchi. Attends une seconde. Bumble — comme la société des abeilles. Il y a une reine des abeilles, la femme est aux commandes, et c’est une communauté très respectueuse. C’est la reine des abeilles et tout le monde travaille ensemble. C’était très inattendu. »
Dans les colonies d’abeilles, des sociétés organisées où chaque membre occupe une place bien précise, il n’y a qu’une seule reine. Son rôle est à la fois d’assurer la reproduction et la régulation (ses sécrétions transmettent des ordres chimiques aux autres abeilles). En anglais, abeille se dit « bee » et « bumblebee » désigne un bourdon, c’est-à-dire une « grosse abeille sociale velue, vivant en petites colonies annuelles dans des nids souterrains », éclaire le Larousse.
« Rétablir l’égalité »
En 2012, Whitney Wolfe Herd co-fonde Tinder. Deux ans plus tard, elle quitte la société et poursuit ses cofondateurs pour harcèlement sexuel. Bumble nait en décembre 2014. En apparence, l’app ne semble pas si différente de Tinder. Les profils sont créés en se connectant à Facebook et les utilisateurs et utilisatrices font défiler les profils (à gauche pour les écarter, à droite pour les retenir et espérer matcher).
Mais l’app ne permet pas aux hommes de contacter eux-mêmes les femmes en premier sur Bumble. « Ce que nous essayons d’être, c’est la première étape radicale, car si personne ne fait rien, rien ne changera. Bumble vise à établir l’égalité », décrivait Whitney Wolfe Herd auprès de The Guardian. En janvier 2020, Bloomberg apportait néanmoins quelques réserves sur les avancées permises par l’app, pointant le fait que Bumble ne met pas véritablement en place de système pour vérifier que son app est vraiment moins sexiste ou plus sûre que ses concurrents.
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