Connu pour ses enceintes Phantom qui coûtent très, très cher, Devialet a multiplié les rapprochements technologiques ces derniers mois. On a vu l’entreprise française s’associer à Free pour la Freebox Delta ou encore proposer son savoir-faire à Belkin pour l’enceinte SoundForm Elite équipée d’une station de recharge sans fil. On la retrouve aussi dans la conception de certains éléments de la Sound X, produit vendu par Huawei et sorti l’année dernière en Chine.
Malgré les difficultés rencontrées par Huawei dans son conflit l’opposant aux États-Unis (et qui le prive de plusieurs fonctionnalités clés en occident), la multinationale chinoise a décidé de commercialiser la Sound X en France. Au lancement, elle est privée de l’assistant vocal maison baptisé Celia et il ne sera pas intégré avant la rentrée. Autant dire que Huawei mise d’abord sur les bénéfices offerts par Devialet pour faire la différence face aux enceintes d’Amazon et de Google.
Un HomePod plus gros et brillant
Difficile de ne pas deviner quelle a été la source d’inspiration des designers quand on regarde la Sound X. L’enceinte de Huawei ressemble à s’y méprendre à un HomePod, qui serait plus gros et aurait troqué les 4/5e de sa robe nid d’abeille pour une finition — très — brillante (gare aux reflets… et aux traces de doigts, que l’on peut faire disparaître avec un chiffon fourni). La partie supérieure dispose aussi d’une surface tactile qui s’anime quand on la sollicite. Avec ses 3,5 kilogrammes sur la balance (soit un de plus par rapport au HomePod), la Sound X en impose. Elle est même accompagnée d’un bloc d’alimentation.
Esthétiquement réussie et bien finie
Esthétiquement réussie et bien finie, la Sound X se distingue aussi par ses deux fenêtres latérales laissant apparaître les deux woofers installés dos à dos — conception Push-Push signée Devialet servant à annuler les vibrations à l’extérieur. Ils couvrent six hauts parleurs profitant de la forme cylindrique pour diffuser le son à 360 degrés. Dans les entrailles, on retrouve également six microphones. En France, seule la version noire est disponible.
Il faut Android
Privé des services de Google, Huawei s’en remet à son propre écosystème pour configurer la Sound X. L’installation passe par le téléchargement d’une application AI Life, à condition d’être propriétaire d’un smartphone Android (pas nécessairement un Huawei). Sur iOS, on a beau avoir scanné le QR code accessible sur l’enceinte ou dans la notice, rien n’y a fait. De toute façon, celles et ceux qui ont un iPhone auront grand intérêt à se tourner vers un HomePod (surtout s’ils utilisent Apple Music)
L’application AI Life fonctionne comme Google Home. Une fois la Sound X détectée, il suffit de rentrer un code PIN à 4 chiffres énoncés par l’enceinte (la voix de Celia ?) et de la connecter à son réseau Wi-Fi. Ces différentes étapes ne prennent pas plus de cinq minutes en tout et c’est plutôt une bonne nouvelle pour profiter rapidement des vertus acoustiques de la Sound X. On aurait pu craindre une installation plus fastidieuse sans l’apport de Google, mais il n’en est finalement rien.
Moins connectée à son lancement
Huawei est dans l’obligation de faire sans les services de Google. Pendant longtemps, l’écosystème bâti autour d’Android a rendu bien des services au constructeur asiatique. La Sound X n’en profitera pas et, au moins jusqu’à la rentrée, ne pourra pas être pilotée à la voix — contrairement à ses concurrentes. En attendant, il ne sera même pas possible de compter sur la présence d’Alexa, l’intelligence artificielle développée par Amazon. Pour demander la météo à la Sound X, il faudra donc s’armer d’un peu de patience, sachant qu’on ne saurait positionner Celia sur l’échelle de la pertinence face à Google Assistant (le meilleur), Alexa ou encore Siri (le moins bon).
Pour lire de la musique sur la Sound X, il est nécessaire de passer par un smartphone ou une tablette. L’enceinte peut utiliser le Wi-Fi (protocole réseau UPnP), le Bluetooth (même avec un appareil iOS) ou encore le NFC (avec la technologie Huawei Share). En matière d’ergonomie, on a donc connu beaucoup mieux.
Cap sur les basses (bis)
En se rapprochant de Devialet, Huawei savait à quoi s’attendre. À l’instar de la SoundForm Elite de Belkin, la Sound X s’appuie sur un registre des graves affirmé, avec une belle réserve de puissance malgré un format ramassé. Sur ce point, la technologie Push-Push de l’entreprise française remplit parfaitement son office, même s’il y a un côté brut de décoffrage qui peut donner cette impression d’un rendu — un peu — déséquilibré. Par chance, la forme cylindrique et la disposition des hauts parleurs empêchent le son d’être trop directif, avantage que l’on trouvait déjà sur le HomePod et repris ici avec brio.
Le partenariat avec Devialet donne en tout cas beaucoup de cachet à la Sound X, qui mise sur une signature sonore pour convaincre les utilisateurs. En qualité de simple enceinte, le produit est une franche réussite, même si elle pouvait être encore plus précise avec une calibration extérieure. Elle se montre en tout cas à l’aise avec tous les genres musicaux, avec de la chaleur et de l’entrain. Quand on se souvient du rendu très plat des rivaux commercialisés par Google et Amazon, c’est appréciable.
Le verdict
Huawei Sound X
On a aimé
- Belles prestations acoustiques
- Design soigné
- Un certain potentiel
On a moins aimé
- Ergonomie calmée par les défaut logiciels
- On attend Celia
- Fonctionnalités limitées
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