Devant la progression continue de la qualité des vidéos, perceptible avec l’émergence de l’ultra-haute définition permise par les formats 4K et 8K, le développement de codecs de plus en plus performants reste indispensable pour contenir, voire diminuer le poids des vidéos. En effet, ce sont ces contenus qui prennent le plus de place dans les tuyaux des réseaux de télécommunications.
Cet effort d’optimisation de l’affichage s’est matérialisé par exemple avec AV1, un projet apparu en 2018. Ce codec, qui fédère une ribambelle d’acteurs de la vidéo, délivre des performances similaires à d’autres normes, tout en présentant un taux de compression supérieur. Des plateformes de tout premier plan comme YouTube et Netflix s’en servent d’ailleurs, notamment dans le cadre d’un usage mobile.
Diviser par deux la quantité de données requises pour une vidéo
Mais l’avenir de la vidéo s’écrira aussi avec le codec H.266/VVC (pour Versatile Video Coding, encodage vidéo polyvalent).
Officialisé le 6 juillet par l’institut allemand Fraunhofer pour les télécommunications, il améliore encore davantage la compression des vidéos, sans nuire à leur qualité. Par rapport à la norme précédente, H.265/HEVC, la promesse est d’une diminution par deux du quantité de données requises pour diffser des vidéos, ce qui sera décisif surtout pour les contenus qui accumulent les gigaoctets pour les besoins de l’ultra haute définition.
« Par exemple, la norme précédente H.265/HEVC exige environ 10 Go de données pour transmettre une vidéo de 90 minutes en ultra haute définition. Avec cette nouvelle technologie, seuls 5 Go de données sont nécessaires pour obtenir la même qualité », se félicite l’institut d’outre-Rhin. En clair, le transfert d’un tel fichier prendra moins de temps à débit égal et nécessitera moins de données.
Concrètement, les capacités du codec permettront d’explorer deux approches : ou bien proposer une vidéo avec la même qualité, mais avec un poids divisé par deux, pour le dire vite, ou bien aller chercher une qualité d’affichage plus élevée pour un poids inchangé. En outre, le caractère polyvalent du codec se justifie par sa capacité à traiter aussi les vidéos à 360° et celles à grande gamme dynamique (HDR).
Le codec H.266/VCC est appelé à jouer un rôle majeur dans l’avenir de la vidéo, au regard de l’influence de Fraunhofer dans ce domaine : les codecs précédents, à savoir H.264/AVC et H.265/HEVC, sont actuellement utilisés par plus de 10 milliards d’appareils, selon les statistiques de l’institut. Et ensemble, ils s’occupent plus de 90 % du volume mondial total du segment vidéo.
« Grâce au bond en avant dans l’efficacité du codage offert par le H.266/VVC, l’utilisation de la vidéo va encore augmenter dans le monde entier. En outre, la polyvalence accrue du H.266/VVC rend son utilisation plus attrayante pour un plus large éventail d’applications liées à la transmission et au stockage de la vidéo », estime Fraunhofer, qui prévoit de fournir cet automne un premier logiciel compatible avec ce codec.
La conception du H.266/VVC a mobilisé plusieurs grands industriels du monde de la technologie pendant 3ans : sont cités Apple, Ericsson, Intel, Huawei, Microsoft, Qualcomm et Sony. Il est à noter que plusieurs d’entre eux jouent sur divers tableaux, en contribuant aussi au codec AV1. Au total, les spécifications techniques du H.266/VVC s’étendent sur 500 pages.
En revanche, il ne s’agira pas d’un codec ouvert et gratuit, une orientation qu’a prise l »AV1. Le codec H.266/VCC sera propriétaire et payant.
Mais dans son communiqué, Fraunhofer promet de ne pas mettre une barrière trop haute à l’entrée : il est prévu d’établir un modèle de licence uniforme et transparent basé sur le principe FRAND (fair, reasonable and non-discriminatory, soit équitable, raisonnable et non discriminatoire) pour l’emploi des brevets essentiels standard liés à ce futur codec. Car il s’agit quand même qu’il soit adopté par l’industrie.
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