Hausses salariales, lits supplémentaires, nouvelles embauches… les conclusions du Ségur de la santé ont accouché de 33 mesures pour tenter de répondre à la crise hospitalière, mise en lumière et accentuée par le covid-19. Le gouvernement chiffre à 19 milliards d’euros l’effort consacré au système de santé, réparti entre de la reprise de dette (13 milliards) et des investissements (6 milliards). À cela s’ajoutent 8,2 milliards d’euros par an pour les salaires.
La téléconsultation bénéficiera de ce plan d’investissement. « La crise sanitaire est riche d’enseignements, puisqu’elle a montré, si quelqu’un en doutait, que la médecine de ville jouait un rôle crucial dans la télésanté », a fait observer le 21 juillet Olivier Véran, le ministre de la Santé et des Solidarités, dans son discours. Il s’agit désormais d’aller plus loin, en l’élargissant davantage.
« Nous avons fait un pas de géant pendant la crise, en prenant un certain nombre de dérogations », a rappelé le ministre, avant d’ajouter que « nous avons eu une explosion de la télémédecine sans avoir une dérégulation à tous crins ». Il faut dire que la télémédecine présente deux grands avantages : en période épidémique, le risque de contaminer un praticien ou toute une salle d’attente baisse ; les déserts médicaux trouvent ainsi une porte de sortie à l’absence de généralistes ou de spécialistes.
Lors de la crise du coronavirus, cette consultation à distance a été fort pratique : grâce à une simple connexion Internet, une liaison en visiophonie avec un praticien s’établit et il peut ainsi observer l’état du patient et préciser son problème en lui posant des questions. Cela reste moins idéal qu’une consultation dans le cabinet. Des soucis ponctuels ont pu toutefois être relevés, notamment en cas de première consultation.
Une enveloppe de 100 millions d’euros
Dans le cadre du Ségur de la santé, l’exécutif prévoit une enveloppe de 100 millions d’euros par an pour « consolider l’essor de la télésanté ». Sur Twitter, Olivier Véran promet d’en « accélérer le déploiement, à en simplifier l’accès et à ce que les téléconsultations soient remboursées à 100 % », afin d’en encourager l’essor. Dans son discours, il précise toutefois que cette prise en charge à 100 % sera « au moins le temps nécessaire à son développement ».
En gestation depuis 2009, le développement de la téléconsultation a démarré en 2015, avec un décret autorisant des expérimentations. Par la suite, un plan d’investissement de 50 millions d’euros a été annoncé fin 2017 dans le cadre du Grand Plan d’Investissement. Un an plus tard, le remboursement des consultations à distance par la sécurité sociale a été mis en place.
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