Un avion arrondi, des hublots absents de la carlingue, des moteurs inclinés sur la partie supérieure du fuselage et une hélice située en queue d’appareil, derrière la dérive. Voilà la forme tout à fait surprenante de l’aéronef qu’a présenté le constructeur aéronautique américain Otto Aviation, le mercredi 26 août, à l’occasion du succès de son premier vol d’essai officiel survenu le même jour, après 31 essais précédents avec un prototype pour s’assurer que tout était fonctionnel.
Son nom ? Le Celera 500L.
L’existence du Celera 500L pouvait toutefois être déjà connue des amateurs d’aéroplanes, puisque des passionnés avaient repéré — et photographié — l’avion il y a quelques années sur des pistes d’aéroport, notamment lors d’essais de roulage sur le tarmac. Dès 2017, le Celera 500L avait donc été identifié. Mais il aura fallu trois ans de plus pour qu’il soit enfin confirmé par Otto Aviation.
Compte tenu de ses dimensions, le Celera 500L n’a pas vocation à concurrencer l’industrie aéronautique sur les lignes régulières, mais vise plutôt le marché d’affaires, où se trouvent par exemple Dassault et son catalogue d’avions civils Falcon. Le Celera 500L ne compte en effet que six places assises (hormis les sièges pour les pilotes). La place restante est utilisée pour des toilettes à bord.
En termes de performances, le discours commercial d’Otto Aviation annonce une vitesse de croisière d’environ 740 km/h (460 mph) et une autonomie d’un peu moins de 7 250 km (4 500 miles). À titre de comparaison, un Dassault Falcon 2000 affiche une vitesse de croisière d’un peu plus de 900 km/h et une distance franchissable de 7 400 km. Il peut en outre accueillir jusqu’à dix personnes.
Mais s’il paraît plus modeste que d’autres jets, le Celera 500L est censé coûter bien moins cher à construire et à exploiter que la concurrence. Le constructeur aéronautique met aussi en avant une empreinte environnementale plus faible, avec une « réduction des émissions de carbone de plus de 80 % par rapport à un avion d’affaires similaire et de 40 % par rapport au dernier avion de transport commercial ».
Un profil très aérodynamique
En somme, ce que l’on perd en vitesse de pointe ou en capacité de transport, on le gagne dans le coût de l’avion et dans la réduction de la pollution. Ainsi, le Celera 500L serait capable de parcourir de 29 à 40 km par gallon, contre 3 à 5 km par gallon pour un avion de la même catégorie, selon les statistiques rapportées par CNN. Une consommation huit fois plus faible donc. Dans le transport aérien, ce n’est pas anodin.
Ces performances remarquables annoncées par Otto Aviation sont dues, selon l’industriel, à l’écoulement laminaire, qui est favorisé par la forme bombée de l’avion. Avec ce type de fuselage, l’aéronef présenterait un profil aérodynamique plus performant, en réduisant les frottements et en améliorant l’écoulement du flux d’air le long de l’engin. Le Celera 500L a une trainée réduite de 60 % par rapport à un avion équivalent.
« La conception du fuselage du Celera tire profit d’un rapport longueur/largeur optimal pour maximiser l’écoulement laminaire », explique l’entreprise. « Ces avantages ne sont pas adaptés au transport par avion à réaction de grande taille », est-il ajouté. C’est pour cela que l’on ne voit pas des Airbus ou des Boeing ayant cette forme. Et c’est pour cela que les moteurs et l’hélice sont positionnés ainsi, pour être dans la trajectoire du flux d’air, ce qui permet de placer les perturbations causées par le mouvement de l’hélice derrière l’appareil, et non pas devant ou sur le côté, comme les autres avions.
Il reste maintenant à savoir si et quand le Celera 500L pourra devenir une réalité commerciale, car il s’agit pour l’instant uniquement d’un beau prototype qui est accompagné d’un joli site web. Les premiers vols opérationnels sont envisagés pour 2025, signale CNN. D’ici là, Otto Aviation devrait présenter le Celera 1000L, un Celera 500L 20 % plus volumineux. Des versions militaires, de transport de fret ou des drones sont aussi évoquées.
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