À côté de Tesla, SpaceX et The Boring Company, Elon Musk a lancé un nouveau projet en 2017 : Neuralink. L’objectif de la start-up est de concevoir une interface humain-machine, à l’aide d’une puce connectée (surnommée neural lace) de 23 mm de largeur et 8 mm d’épaisseur. D’ailleurs, Neuralink a récemment présenté un prototype, implanté dans des cochons.
Pour l’instant, l’entreprise n’est qu’à ses prémices. Elle n’a pas présenté d’avancée neuroscientifique réellement innovante. Pour autant, Elon Musk ambitionne de démarrer des essais cliniques, sur des humains, donc, en 2021 — il aurait obtenu l’autorisation de l’administration américaine.
N’hésitez pas à aller jeter un œil sur notre vidéo Numerama pour mieux comprendre les enjeux et le fonctionnement de Neuralink :
L’interface humain-machine développée par Neuralink aurait d’abord un but purement médical : soigner tous les problèmes neurologiques, comme Parkinson, Alzheimer, ou même des paralysies dues à des lésions de nerfs. Au-delà de l’objectif médical, la start-up est aussi imprégnée par la philosophie transhumaniste d’Elon Musk : pour lui, les humains doivent s’augmenter, devenir des cyborgs en quelque sorte, pour rester compétitifs face aux intelligences artificielles, dont il craint le développement.
Un vocabulaire emprunté à la SF
Le nom de la start-up incarne les travaux de la start-up :
- Neura- : le dispositif développé par l’entreprise d’Elon Musk est dédié aux problèmes neurologiques et nerveux, et la puce sera implantée dans le cerveau.
- -Link : « lien », en français, car la puce servira de lien entre les signaux cérébraux humains et la machine, à distance. D’ailleurs, la puce est censée se recharger par induction, à distance aussi.
Au cœur de Neuralink, il y a le neural lace (dentelle neurale), un terme qu’Elon Musk utilise pour désigner la fameuse puce connectée. L’anecdote derrière ce choix de mot a de quoi ravir les fans de SF : ce n’est pas l’entrepreneur qui a inventé le terme, mais Iain M. Banks, au sein de son Cycle de la Culture. Il s’agit d’un chef d’œuvre majeur de la science-fiction, composé de dix tomes publiés entre 1987 et 2012.
Dans le Cycle de la Culture, le neural lace désigne un implant biomécanique. Celui-ci permet d’étendre la mémoire, de communiquer à distance de cerveau à cerveau, de réguler le corps, d’améliorer l’attention. L’implant sert aussi d’interface avec les machines, pour s’y connecter et les contrôler. Il peut par ailleurs être retiré sans dommage sur la santé.
Le neural lace de Banks a beaucoup de points communs avec celui de Musk : au-delà de l’objectif médical, Neuralink espère aussi que l’implant permettra de créer, en quelque sorte, des « humains augmentés ». Elon Musk évoque la possibilité de stocker des souvenirs, d’ouvrir une Tesla, de jouer à des jeux vidéo, grâce au neural lace. Il insiste aussi sur la réversibilité : la capacité de retirer l’implant… sans dommage sur la santé.
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