Il y a 5 ans, nous lancions avec Humanoid la première étape d’une nouvelle vision pour Numerama. Un média tel qu’il n’en existait pas en France, mêlant la tech, les sciences et la culture en s’adressant au grand public, qui postulait dès sa note d’intention que la révolution numérique était terminée et qu’il fallait en comprendre les enjeux rapidement.
Nouveau site, nouvelle grille éditoriale, nouveau projet, nouvelle équipe à construire, nouvelles ambitions : la machine était lancée.
En 2020, ce projet a atteint sa maturité, grâce au travail acharné des équipes éditoriales, techniques et commerciales. De 15 millions de visites par an au lancement, concentrées sur la tech, Numerama est devenu un média polyvalent, qui, en 2020, dépassera les 100 millions de visites annuelles.
Ce quantitatif est d’autant plus précieux qu’il s’appuie sur un principe fondateur : ne jamais sacrifier la qualité.
Le média a fait murir en 5 ans, auprès de ses lectrices et lecteurs, de très hautes exigences : l’information, quelle que soit sa forme, doit être unique et anglée. Sur le web français partagé entre la fast news et les paywalls, Numerama répond dans un format gratuit par l’analyse, le pas de côté, l’angle, l’enquête, le reportage — et même, en vidéo, par un travail d’orfèvre sur l’image.
Numerama compte aujourd’hui 8 journalistes et JRI à temps plein, professionnels de l’information et experts de leurs domaines qui s’emparent des sujets contemporains et d’avenir aussi bien en texte qu’en vidéo. Et nous sommes tout autant fiers d’avoir, en 2020 un large lectorat, solide et fidèle, qui identifie notre marque média et revient chaque mois nous lire, confirmant notre intuition que la presse en ligne, gratuite et exigeante, est une nécessité. La direction de la rédaction par Marie Turcan a apporté la rigueur et l’expertise journalistique qui ont permis au média d’atteindre ses premiers objectifs — je consacre désormais, pour ma part, la plupart de mon temps à la gestion des projets.
Dans tout projet, arrive pourtant un moment où l’on sent que les choix ont fonctionné. C’est à ce moment où ce marathon commence à porter ses fruits que nous avons choisi de nous poser des questions sur ce que nous souhaitons être dans cinq ans. Numerama peut-il encore progresser et continuer à renouveler sans cesse sa vision du journalisme web ?
Nous en sommes convaincus.
Numerama 2025
Numerama Next. C’est sous ce nom que nous avons lancé en interne le projet dont nous souhaitons parler aujourd’hui. Ce serait une erreur pour un média sur le web de croire qu’il a trouvé sa forme finale, celle qui fonctionne et qui plaît à son lectorat pour toujours. Cette forme est une perpétuelle adaptation.
Informer, aujourd’hui, est notre primordial souci. Une enquête, une actualité, un guide, un reportage, une analyse, une FAQ, une définition, un comparateur, une publication sur les réseaux sociaux : tout se soumet à cet objectif unique, qui anime nos journalistes et tous les métiers qui participent au projet. Le web a cela de sublime qu’il permet d’acheminer une même information par de nombreux canaux, de nombreuses formes.
De nouveaux formats
Numerama, c’est deux chaînes YouTube (Numerama et Vroom), des enquêtes à mettre en avant, Cyberguerre, Vroom, une rubrique sciences obsédée par l’espace et plébiscitée pour sa couverture de la crise sanitaire, des FAQ pour comprendre comment s’imbriquent politique, loi et numérique, des tests et des guides pour informer les consommateurs en prenant en compte tous les enjeux du monde qui vient.
Le premier chantier du projet Numerama Next est donc une refonte technique permettant de coller avec la proposition éditoriale actualisée du média : comprendre le présent pour anticiper l’avenir. Pour refléter tout à la fois l’élargissement de notre ligne éditoriale et nos spécialisations, notre page d’accueil va changer. Mais nous transformerons aussi les pages du site qui portent notre contenu et qui sont celles par lesquelles notre lectorat nous trouve sur le web. Articles, enquêtes, guides, vidéos, newsletters : autant de formats en première ligne, accessibles directement par Google, YouTube, Twitter, Facebook, Upday, Apple News, Squid ou encore Flipboard.
À ces lectrices et lecteurs qui n’ont jamais tapé « www.numerama.com » dans la barre d’adresse, nous souhaitons d’emblée proposer le meilleur : une réponse fiable à leur intention de lecture et une vue plus pertinente sur ce qu’ils pourront trouver sur notre média. Réorganisation des rubriques, création de super-rubriques, refonte des pages, création de nouvelles typologies d’articles, réutilisation ou suppression d’anciens projets : voilà tout ce que nous allons faire.
Une nouvelle identité, en douceur
Cette refonte technique au service de l’éditorial et du lectorat va s’accompagner de deux mises à jour.
La première concerne l’identité de la marque et du design global du site. Numerama a été construit projet après projet, brique après brique. Nous voulons unifier nos marques et nos projets et avoir un système visuel qui permettra à notre lectorat de nous identifier quelle que soit la plateforme. L’objectif n’est pas une révolution comme celle qu’a vécue Frandroid en 2019 ou Humanoid en 2020, mais une évolution qui pourra soutenir tous les projets du média à long terme.
La seconde mise à jour entre dans le cadre d’une remise à niveau des standards techniques qu’attendent les lectrices et les lecteurs aujourd’hui, massivement sur smartphone (85 % du lectorat de Numerama aujourd’hui, contre un peu moins de 50 % au relancement en 2015). Web app, mode sombre, interactivité et personnalisation sont des mots-clefs qui entrent totalement dans nos projets et qui, nous le pensons, correspondent tout à la fois à un renouveau de l’accès à l’information et aux exigences d’un média.
Une nouvelle communauté
Reconnaissons-le : nous avons échoué à faire vivre un espace de discussion de type forum sur Numerama. Cet objectif de 2015, où nous souhaitions recréer du lien et de l’interaction avec nos lectrices et nos lecteurs, afin qu’ils comprennent notre métier et participent à la construction de notre ligne éditoriale, n’est pas rempli. Comme les réseaux sociaux que nous dénonçons souvent, nous nous sommes retrouvés plateforme pour des propos abjects, en eux-mêmes ou (souvent) adressés à nos journalistes, qui ont parfois entamé durement leur bien-être et leur santé mentale. Au-delà des règles que nous dictons, un espace de discussion demande du temps et de l’énergie pour les faire appliquer. Nous savons humblement que nous ne les avons pas.
Numerama avait un forum à l’abandon et qui n’est plus intégré dans nos projets. Nous avons pris la décision de le fermer.
Hors de question pourtant de laisser du vide à la place : nous avons passé le média sur un système de commentaires plus classique, plus simple à modérer et sur lequel les journalistes auront un contrôle plus immédiat. Il sera possible très simplement de ne pas ouvrir de commentaires sur un sujet ou d’appliquer une modération a priori sur d’autres. Mais c’est un secret de polichinelle : aujourd’hui, les interactions constructives avec nos lectrices et nos lecteurs passent majoritairement par les réseaux sociaux ou les échanges de mail. Cyberguerre, que nous avons lancé sans espace commentaire, reçoit fréquemment des mails de réponse, des informations ou des remarques et rebonds sur les articles, sur les réseaux sociaux et ailleurs.
En plus de ces nouveaux espaces, nous réfléchissons à des manières constructives et positives de co-concevoir notre ligne éditoriale. L’inscription sur numerama.com, rapatriée intégralement sur le média (elle était avant dupliquée sur notre forum), deviendra un espace pour définir vos préférences et communiquer avec nous de manière bien plus explicite : gestion des abonnements aux newsletters, paramètres du compte et autres choix publicitaires pourront être couplés à des sondages et outils de suggestion pour influencer les choix et priorités de la rédaction.
Mon Numerama
Numerama Premium, Numerama Plus, Club Numerama, Mon Numerama… : dans l’esprit des journalistes de Numerama, les noms pour désigner cette partie importante de notre évolution ne manquent pas. Tous ces termes définissent la même chose : un espace privilégié pour accéder à l’univers Numerama.
Depuis 2015, nous avons reçu de nombreux messages qui nous demandaient s’il existait un moyen de nous soutenir financièrement. Ces lectrices et lecteurs, pour lesquels nous avons déjà une grande reconnaissance, souhaitaient souvent compenser leur utilisation d’un bloqueur de publicités, principale source de revenus de Numerama, par un don récurrent.
Cette idée avait fait germer en nous de nombreux projets, autour de paywalls et d’accès privilégié à l’information. Aujourd’hui, nous sommes convaincus que ce n’est pas la voie que nous souhaitons emprunter. Nous croyons dur comme fer que de l’information de qualité doit être présente sans compensation financière sur le web. Ces dernières années, après avoir testé le tout gratuit, de nombreux médias sont passés au tout payant. Cette stratégie, qui a de très nombreux avantages, entraîne une raréfaction de l’information vérifiée et complète sur le web. Nous ne pensons pas que seuls les lecteurs et lectrices qui ont les moyens financiers de payer quelques euros tous les mois méritent d’être correctement informés.
L’information sur Numerama restera gratuite.
Car contrairement à ce que l’on peut lire, le besoin d’information n’a jamais été aussi grand qu’en 2020. Lors du confinement, les médias ont tous connu des pics d’audience : quand le monde fait face à une catastrophe, l’information est fondamentale. Que restera-t-il à la majorité des Françaises et des Français, si tous les médias reconnus pour leur traitement exigeant de l’info demandent une compensation financière ? Une rupture, assurément, entre le contenu médiocre à disposition du plus grand nombre et le contenu de qualité à disposition de celles et ceux qui peuvent payer — ou qui doivent choisir pour quel média payer. La crise des fake news nous paraîtra infime quand nous vivrons la crise qui suivra une rupture conceptuelle forte entre informés et réinformés, du nom que se donnent extrémistes et conspirationistes pour légitimer des campagnes de propagande.
Dès lors, un fait : l’information sur Numerama restera gratuite. Qu’elle soit technologique, sanitaire, environnementale, sociétale, politique, juridique ou culturelle. À la manière du Guardian outre Manche ou de StreetPress plus proche de chez nous, nous souhaitons proposer un abonnement de soutien, qui permettra à celles et ceux qui le peuvent de nous permettre de faire notre travail encore plus librement.
Numerama n’est pas porté par un groupe industriel ou millionnaire, nous ne recevons aucune subvention de l’État : Numerama est intégré au mix économique du groupe Humanoid, lui-même très diversifié (publicité, e-commerce, articles sponsorisés et agence de création). Demain, nous espérons que le média pourra aussi compter sur ses lecteurs et lectrices.
Cet abonnement apportera des contreparties. Nous vous adressons ce formulaire pour savoir ce que vous attendez de nous. Nous pensons déjà à plusieurs choses : suppression des publicités, constitution d’une liste de lecture hors ligne, newsletter exclusive, accès à un Slack ou Discord pour discuter avec la rédaction, flux RSS complet, affichage de la home personnalisable, coulisses des enquêtes et des processus de conception de nos articles, etc.
À vous la parole, ci-dessous, ou à cette adresse si le formulaire ne s’affiche pas !
Numerama Next, la timeline
- Octobre à décembre 2020 : refonte de la connexion et des commentaires, suppression du forum. Création de la nouvelle identité et des maquettes du site.
- Q1 2021 : entrée en bêta des principales pages, début d’une phase de test interne.
- S1 2021 : déploiement du nouveau site, refonte de l’identité et de la technique, lancement de l’espace premium.
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